L'allée des Rêves (titre provisoire)

A LIRE :

J'avoue qu'après avoir lu les remarques de certains sur certains textes postés, j'ai eu un peu peur de publier mon début de texte... Mais bon. On ne peut pas plaire à tout le monde, et qui ne tente rien n'a rien...
Ainsi, je me risque à poster le début de mon histoire, dont j'ignore le futur, étant donné que je ne sais pas si elle se profilera en nouvelle, ou m'élancera vers le roman...

Précisions
Mon histoire tourne autour d'un thème principal : le rêve. C'est du fantastique, mais long à la détente. J'espère quand même que vous apprécierez de perdre un peu de temps à lire mes lignes

Soyez sincère, et n'hésitez pas à préciser concernant les critiques négatives.
Merci

"Dans l'abîme d'un songe où les lignes sont floues
L'enfant est un mensonge habile qui rend fou
Méfiance et patience sont les seules alliées
Car quoi que l'on pense, il n'y a plus de secrets...
Amis, sachez vous défaire
De ce masque qui cache un enfer.

Car la beauté effrayante de ce semblant de vie devient plus puissante et imprévisible dès le moment où l'homme la désire..."

Ainsi s'achevaient les paroles sacrées. Ou du moins le premier chapitre. Heureusement la leçon n'exigeait pas que j'analyse d'autres strophes que celles que je venais de lire à voix haute. Je refermai donc le livre, et le posai sur la table en soupirant.
Vivement que ces cours débiles soient terminés.

- Alors ?
Les mains sur la table, assis à ma gauche, le prêtre me regardait d'un air interrogateur. La petite croix pendue à son cou se balançait, mon regard sembla comme hypnotisé par ses allés-retours. Comme il semblait s'impatienter, je répondis enfin d'une voix lasse :
- Alors rien.
- Comment ça "rien" ? s'indigna t-il. Fais un effort... C'est tout ce que ça t'inspire ?
Je soupirai une nouvelle fois.
- Encore un ou deux dingues débordant d'imagina...
- Oh s'il te plaît ! me coupa t-il d'un ton sévère et agacé. Je veux bien croire que ça ne te passionne pas, mais cesse d'être insultante !
Je levai les yeux au ciel, le sourire au coin des lèvres. J'aimais bien l'énerver. Je savais qu'il me laisserai sortir plus tôt.
- Bon... ça ira pour aujourd'hui.
Gagné. Je languis déjà d'aller manger un bout.
Mon visage dû trahir ma satisfaction, car il ajouta :
- Sois sûre que j'y arriverai. J'ai promis à ta mère de faire mon possible.
Puisqu'un mois de cours ne te suffit pas, je patienterai...
Je me sentis tout à coup moins triomphante.
- A demain.
- A demain, dis-je d'une petite voix.



La tête sous la couette, je me mis à penser au cour, au livre, et à la phrase du prêtre lorsque j'étais partie. Au fond je savais que ces phrases saintes n'étaient pas dénuées de sens, mais je n'y pouvais rien, cela ne me passionnait pas le moins du monde. L'idée que des soit-disant Anciens aient pu prétendre posséder une telle sagesse me paraissait tout simplement pathétique.
Mais le prêtre semblait décidé à m'en apprendre plus, à me faire voir les autres aspects de la lecture spirituelle. Ma foi...
C'est en repensant à tout ça que je m'endormis, la tête dans les draps et les pieds en-dehors, les mains recroquevillées sous mon visage...


Une porte. Noire. La poignée aussi. Elle en devenait presque invisible. Je l'ouvrit. Elle donnait sur un magnifique jardin. Bizarrement, j'avais l'impression que quelqu'un chantait. La voix d'une femme. Je mis un pied dans l'herbe, mais ce fut comme si je ne touchais plus le sol.
A cet instant, tout se métamorphosa. La voix s'arrêta. Le cadre idyllique laissa place à un décor sombre.
Une rue.
Non, une allée.
Une longue et obscure allée. Il faisait froid. A quelques mètres devant moi, je distinguai deux silhouettes. Je marchai jusqu'à elles, mon souffle chaud formant une légère buée. Je vis un homme, vêtu de noir, le visage caché par une capuche. L'autre personne ne semblait pas humaine. Un visage aux traits grossiers, presque difforme. Petit, vouté, les mains tremblantes, il semblait supplier l'autre homme. Je n'osais m'avancer plus. Ils ne semblaient pas m'avoir remarqué. Soudain, au moment où je décidai de les aborder, une main rugueuse et glacée me couvrit la bouche et une autre me saisit le bras de sorte à m'empêcher de bouger. Paniquée, je vis avec effroi que les deux personnages regardaient à présent dans ma direction. La main compressa mes lèvres avec force et je sentis la peur au plus profond de mes entrailles. Mes yeux se mirent à me piquer, jusqu'à me brûler au point d'en hurler...

Le front en sueur, je m'éveillai en sursaut. Je me dégageai de mes draps, le coeur battant à tout rompre, étouffée par la chaleur. Le noir complet de ma chambre ne me rassura pas. A tâtons, j'appuyai sur l'interrupteur, en vain.
Aucune lumière.
Toujours agitée par ce cauchemar, j'ouvris mes volets à l'aveuglette, espérant éclairer ma chambre des lueurs de la rue...
Rien. Je m'arrêtai net, sentant simplement la chaleur de cette nuit d'été sur mes joues. Mais rien. Pas une lumière.
En sueur, je voyais les images de cette allée sombre défiler dans ma tête et me mis à pleurer.

- Lia ? Qu'est-ce qu'il y a ?
Ma mère, sûrement réveillée par mes gémissements, m'appelait dans le couloir.
- Maman...
- Tu as fait un cauchemar ?
Je sentis sa main sur mon bras.
- Ma lampe marche plus... J'ai rêvé que... que... dis-je en reniflant.
- Comment ça ta lampe ne marche plus ?
- J'ai appuyé... Je vois rien... Elle.... elle a dû... g-griller... Je v-vois rien...
Ma mère resta silencieuse, me pris le visage entre ses mains et me dit enfin d'une voix inquiète :
- Mais ma puce ... elle est allumée !!!



L'incompréhension était dans tous les regards. Ou plutôt dans toutes les voix. Sauf celle de mon père, resté silencieux. Seule ma mère semblait paniquer, enchainant les questions typiques.

- Tu n'es pas tombée cette nuit ? Peut-être un coup sur la tête ? Tu veux boire peut-être ? Qu'as-tu mangé hier soir avant d'aller te coucher ? Tu as mal ou pas ?

Mes seules réponses étaient entrecoupées de reniflements, complètement déformées par les tremblements de mes lèvres.
Je suis aveugle.
Ces mots me donnaient la nausée. Mes mains s'agrippaient à mon coussin, crispées par l'angoisse.
Prés d'un quart d'heure après la découverte de mon soudain handicap, ma mère déclara que c'était bien plus grave qu'il n'y paraissait et qu'il fallait à présent prévenir les urgences.
C'est à ce moment précis que mon père répondit d'un ton sec :

- Non. Elle n'ira nulle part.

Ma mère, d'abord surprise par cette soudaine prise de parole, lui jeta ensuite à la figure des phrases que, dans mon état, je ne retins qu'à moitié. Des mots comme "tumeur", "maladie" ou encore "risqué", se bousculaient dans ma tête, puis tous les sons furent comme étouffés...



- Lia ...?!? Lia !!!
Quand j'ouvris les yeux, j’étais parterre et mon père était au-dessus de moi, un verre à la main.
- Comment ça va ma puce ?
- J'ai... Je... ça va...
- Calme toi ma chérie, tu t'es évanouie, Papa t'a rattrapée au bon moment...
Assise à mes côtés, ma mère m'embrassa et me serra dans ses bras, les mains tremblantes.
- J'ai eu tellement peur... me dit-elle d'une voix tremblante.
La lumière m'éblouissait tant que je fus obligée de m'en protéger, la main sur le visage.
- Aaaarrhh... mes yeux...
- Ce n'est rien, dit mon père en m'aidant à m'assoir, je pense que c'est la fatigue dûe à ces cours supplémentaires où ta mère t'a inscrite...
Même dans mon état, je fus estomaquée par ce que venais de dire mon père. La fatigue ? Certes, je n'aimais pas ces cours, mais quel rapport avec un épuisement quelconque ? S'il y avait bien un moment de la journée où je ne me fatiguais pas, c'était bien là !
Ma mère ouvrit la bouche pour répliquer, mais mon père lui jeta un regard sévère. La mine renfrognée, elle renonça à râler et continua de me serrer dans ses bras, les yeux levés vers le ciel comme pour remercier Dieu.
Peu à peu, je recouvrais la vue. Mes visions restaient encore un peu floues, mais je voyais à nouveau, et c'était tout ce qui m'importait. Je fus soulagée de distinguer enfin les visages de mes parents. Celui de ma mère trahissait une inquiétude certaine, mais, étrangement, les traits de mon père me parurent aussi sereins que d'ordinaire.
- Dorénavant, tu n'iras plus... Pas besoin de ces cours spirituels qui te bourrent le crâne... Juste le lycée, après tu rentre.
- Mais... commença ma mère.
- Non, la coupa t-il.
Puis, tout me tendant le verre d'eau, il ajouta :
- Je refuse qu'elle se fatigue pour ces futilités. Je veux déjà qu'elle se repose. Ensuite on en discutera.


Je mets la suite ou non ?
Soyez francs, je ne vous en tiendrais pas rigueur

Malicia a écrit:

J'avoue qu'après avoir lu les remarques de certains sur certains textes postés, j'ai eu un peu peur de publier mon début de texte...

O_O Pourtant on n'est pas méchants!

Désolée là j'ai pas le temps, je le lirais plus tard...

Je trouve cela bien écrit et le texte est clair,aéré dans sa structure et facile à lire....
Pour tout cela Bravo, Vraiment très bien.

Question erreurs, sur la structure du texte à la première lecture rien de choquant mais je le regarderai une seconde fois.

MAIS (faut quand même un mais lol ) Il y a quand même un petit truc qui manque...

La réaction des parents.... Tout d'abord ils se disputent à cause du problème de Lia, problème terrible qui débouche sur des hypothèses graves comme tumeur, maladie .....

Puis elle s'évanouit

Et là ils voient qu'elle a retrouvé la vue mais cela semble normal.....Des parents ne réagissent pas comme cela.
Leur enfant est ce qu'il y a de plus important pour eux, donc on devrait sentir leur soulagement du fait qu'elle retrouve la vue et lui faire faire un bilan médical....
Je ne suis pas sur qu'ils penseraient"au cours"

Voilà c'est tout ce que j'ai vu pour l'instant et j'ai vraiment hâte de lire la suite....

Commentaire vraiment utile Blaine !!! Tu m'aide beaucoup merci
Tu as complètement raison, il manque la réaction...
Cependant je vais forcer le texte pour insister sur ce que je veux donner comme impression au lecteur : il est clair que je vais changer la réaction de la mère, mais l'absence de réaction chez le père est voulue. Mon but était de rendre son excuse "bidon", si je peux dire; il fallait qu'il paraisse dur et limite injuste, pour que le lecteur se pose des questions. C'est sûr que des parents auraient généralement fait un bilan médical, d'où l'envie de la mère de l'emmener à l'hopital. En tout cas je vais changer le passage que tu m'a signalé. Merci beaucoup encore une fois
Je mettrai la suite quand d'autres membres auront donné leur avis.

No prob, en fait oui on sent que le père cherche une excuse bidon, sa se sent dans sa précipitation de réponse et son autorité excessive.....Bon boulot

C'est un rêve, le moment où elle est devenue aveugle?

J'aime bien, je veux bien la suite!

Non, le rêve s'arrete lorsqu'elle s'éveille en sueurs.
Merci pour vos commentaires
Voici la suite



Deux semaines passèrent. Je n’allais plus voir le prêtre, à la demande de mon père et au grand damne de ma mère. On ne parla plus de l’incident, considérant que cela n’avait été qu’un mauvais épisode dû à une accumulation de travail. C’est du moins ce que mon père disait pour couper court, lorsque ma mère tentait d’en parler. Son attitude me paraissait d’ailleurs très bizarre, mais je n’osais lui en toucher mot. Je ne lui dit pas non plus que je ne dormais pas la nuit, de peur de faire à nouveau un cauchemar ou bien d’être aveugle au réveil…
Cette crainte finit par s’estomper peu à peu, jusqu’à ce que je parvienne à dormir un nombre d’heure convenable, retrouvant ainsi bonne mine et bonne humeur.
Au lycée, j’avais pris soin de ne rien dire à qui que ce soit – bien que mes professeurs aient remarqué que je me servait de ma table de cours comme d'un repose-tête – pour éviter qu’on me plaigne ou qu’on me prenne pour une folle. La seule à qui j’avais confié ce secret était ma meilleure amie, Kay. Elle avait d’abord paniqué, un peu à l’image de ma mère, mais s’était vite fait la même idée que mon père.

- Tu m’étonnes ! avait-elle dit, ses heures sup’ avec ce prêtre ont dû te crever…

Ce prêtre justement, j’y pensais. Son ton déterminé était encore dans ma tête, lorsqu’il m’avait juré qu’il ferait tout pour m’inculquer les paroles saintes. Le désir que ma mère avait de me voir les apprendre me semblait tout aussi bizarre. Pourquoi un tel engouement ?
Lassée de me poser des questions, je voulu faire ma petite enquête, mais les indices étaient inexistants et le furent jusqu’aux grandes vacances.
A ce moment, peu après les examens, Kay m’invita à passer une semaine avec elle à la montagne, dans un chalet appartenant à son père. Ainsi, au milieu du mois de juillet, nous nous retrouvâmes chez elle, bagages prêts. Assise sur le lit, je lisais à voix haute une liste griffonnée sur un bloc note et Kay se chargeait des vérifications.

- Brosse à dents ?
- Check !
- Boussole ?
- Heu… ah ! ça y est… Check !
- Gants ?
- Check !
- Couteau ?
Kay haussa un sourcil.
- C’est vraiment utile ? On va pas s’faire attaquer non plus…
- Rho ça va… On sais jamais…
Elle me sourit d’un air amusé et fouilla à nouveau dans le sac.
- Je pense que c’est bon non ?
- Ouep. La liste est finie.
- Okay.
Elle leva vers moi un regard pétillant.
- Alors ? Go ?
- Go !

Nous partîmes donc, accompagnées par mon père, toutes excitées à l’idée de passer une semaine sans adultes. La seule personne capable de nous aider en cas de besoin était une vieille dame qui n’habitait pas loin du chalet et qui avait souvent gardé Kay quand elle était petite.
C’est au bout d’un long trajet (pendant lequel Kay et moi imaginions ce que nous pourrions bien faire une fois installées) que nous arrivâmes devant une jolie maison de bois, entourée d'arbres immenses.

- Ouaaaa...
- Oh regarde, y'a d'la neige là-bas !!!
- Ouiiiii je la vois !!!

Mon père se mit à rire en voyant notre émerveillement.

- Allez les filles, descendez, je dois vous donner vos affaires et filer dans pas longtemps.

Je le regardai d'un air étonné :

- Un dimanche ? Tu bosses ?
- Heu, oui, malheureusement. J'ai un diner d'affaire avec mon patron. Mais je passerai peut-être dans la semaine voir si tout va bien.
- Ah, okay.

Deux heures plus tard, mon père parti et nous déballâmes nos valises avec frénésie, pressées de sortir respirer l'air frais de la montagne. Kay s'appliquait à plier ses tee-shirts dans l'armoire tandis que moi j'étalais la quinzaine de produits de beauté que nous avions emporté sur l'étagère de la salle de bain. (Qui sais qui l'on peut rencontrer ?)
Une fois notre petite maison toute rangée, nous sortîmes en courant, écharpes autour du cou.

- Regarde ce sommet !!! dis-je en montrant du doigt une lointaine pointe blanche qui dominait le paysage.
- C'est le Pic des Ombres...
- Hein ?!?!?
Kay éclata de rire en voyant ma tête.
- Oh ça va n'ai pas peur !!! Non je sais pas comment il s'appelle en fait...
Elle se mit à rire de plus belle. Je la regardai d'un air indifférent.
- Pfff. Même pas marrant.
- Non mais en fait c'est mon frère et moi qui l'avons appelé comme ça. Parce que, lorsque la lune est pleine, il y a des ombres étranges qui y circulent...
Elle marqua une pause et ajouta :
- ... c'est à cause des arbres il paraît.
Son ton me parut tout à coup trop sérieux.
- N'empêche, dis-je d'un air pensif, "Pic des Ombres", ça fait trop film d'angoisse...
J'imitais la musique de Psychose en grimaçant d'un air menaçant, les mains en griffes au-dessus de ma tête. Kay éclata de rire.
- Allez, j'ai faim poulette.
- Okay, on rentre.

C'est donc dans cette bonne humeur que nous retournâmes au chalet, et fîmes le plus gros plat de spaghettis qu'on ai jamais vu. Tout en mangeant à la lueur d'une lampe à pétrole, je lui racontai une histoire drôle, qui au final la fit tellement rire qu'elle recracha sa bouchée. Nous nous installâmes ensuite dans le canapé, fixant le mur.

- Je pensai que je pourrai me passer de la télé...
- Eh ouais, dis-je en soupirant, va falloir se contenter des bouquins. Y'en a une bonne dizaine dans la chambre.
- J'ai pas le goût de monter les escaliers...
Elle me regarda et me fit un grand sourire.
- Ah non, rêve pas. Je suis trop bien calée là...
- Pfffouu...

Tout en boudant, elle fouilla la poche avant de son sweet et en sorti un baladeur.
- Je peux t'emprunter tes écouteurs ?

Je les lui donnais. Elle trifouilla les boutons, régla le son, et posa sa tête sur les coussins. J'entendis faiblement le début des Beatles.
Fatiguée et ennuyée, j'entrepris d'observer l'unique tableau de la pièce, accroché sur le mur à côté de la fenêtre. Une femme y était représentée, avec des contours très vagues. Elle était à moitié nue et semblait courir dans une sorte de forêt, son regard apeuré tourné vers l'arrière. Visiblement, elle fuyait. Quoi ou qui, le tableau ne le montrait pas.
Rassurant le tableau.
Plongée dans ma réflexion, j'observais toujours la femme du tableau lorsque, du coin de l'oeil, je vis une ombre passer devant les volets entrouverts. Mon sang ne fit qu'un tour.
Kay, les yeux fermés, fredonnait "A hard day's night" en remuant la tête.
Ne pas paniquer...
C'est alors que j'entendis des bruits de pas, comme quelqu'un qui se déplaçait avec discrétion et lenteur le long du balcon. D'un geste rapide et habile, je saisis la lampe et l'éteignit. La lumière de la lune filtra à travers les volets. Dans la pénombre, j'arrachai les écouteurs des oreilles de Kay, la relevant de force.

- Hey ! commença t-elle à râler.
- Chut... fis-je en mettant un doigt sur sa bouche.
- Mais qu'est-ce que...? demanda t-elle à mi-voix.
- Ecoute... murmurai-je d'une voix presque inaudible.

Il y eut quelques secondes de silence. Kay m'observait d'un air interrogateur, ne comprenant pas ce que tout cela signifiait. Puis soudain les pas reprirent, trainants sur le plancher du balcon avec lenteur. Kay se figea, les yeux exorbités par la terreur. Mon coeur battait si fort dans ma poitrine que j'en avais mal.
Avant qu'on ne puisse bouger, crier, ou faire quoique ce soit, le bruit cessa aussi soudainement qu’il était apparu. Nous n'osâmes dire mot pendant presque deux minutes, terrorisées.
Kay fut la première à ouvrir la bouche.

- C'était... Tu...tu penses p-pas que... bégaya t-elle.
Elle ne savait pas quoi dire. Moi non plus. Le regard fixant la fenêtre, je fini par articuler :
- Personne... n'habite par ici... A part Mme Guelair...?
- Non... Elle dort à cette heure-ci. Peut-être un genre d'animal nocturne...
- Je sais pas. Ce qui est sûr c'est que l'ombre était à la hauteur de la fenêtre.
- L'ombre ?
- Oui. Je l'ai vue derrière les volets quelques secondes avant d'entendre..ce bruit...
Kay tremblait, les mains crispées sur le baladeur, faisant des noeuds avec mes écouteurs. Je mis une main sur son épaule.
- Ecoute, j'sais pas ce que c'était, mais c'est parti en tout cas.
- J'ai peur.
- T'inquiètes, j'ai tout fermé. Volets, portes, fenêtres. J'ai le couteau et...
Je levai les yeux vers le mur. A l'opposé du tableau, l'arme de chasse de son père était accrochée, au dessus de la cheminée.
- ...peut-être même qu'on pourra se servir du fusil en cas de problème grave.
Kay me regarda avec des yeux ronds.
- T'es pas sérieuse ???
- Quoi ? Parce que tu crois qu'un canif suffira à dissuader les "méchants" ?
Elle sourit à contre-coeur.
- Les "méchants" ne viendront plus, hein ?
Ses yeux trahissaient son inquiétude. Elle me prit dans ses bras et me dit dans un souffle :
- Tout ira bien...?
- Tout ira bien, murmurai-je en passant ma main dans ses cheveux.

Voilou.Je n'ai pas trop de suite, mais j'y pense. Un jour peut-être ^^.