19h30, ça va bientôt commençer. Tout les médias en ont parlé, cette émission devait être révolutionnaire. "Un nouveau souffle au petit écran" disaient certains. Lui était ferru de cet objet cubique métallique. Il dévorait les sitcoms américains, se délectait des jeux télévisés, dévorait les films hebdomadaires, et mettait un point d'honneur à ne jamais manquer un seul de ses dessins-animés. Que des vieux cartoons pour la plupart, les dessins animés modernes ne l'interressait pas des masses. Seuls les dessins japonais avaient un certain attrait pour lui.
19h40. Il boue d'impatience de voir cette nouveauté télévisuelle.
Le générique démarre enfin, rien d'explicite dans les images qu'ils montrent. Le présentateur est celui qui est le plus vu en ce moment bien évidement, rajoutant une preuve que les réalisateurs souhaitaient rafler l'audimat pour cette sortie.
L'homme gominé clame l'extraordinaireté de ce qui va arriver, expliquant qu'il est important de bien suivre chaque épisode pour connaître le dénouement. Bref, un blabla sans importance.
Lui en profite pour se faire un petit plateau repas en attendant.
19h50. Ca y est, il vont enfin expliquer le principe!
Plusieurs personnes seront enfermées dans une villa. A l'interieur s'y trouvent plusieurs défis que les participants devront accomplir. Tous nécessitent un travail de cohésion et d'équipe. Cependant ils ne se connaissent pas à l'avance et devront user d'énormément de communication pour réussir les défis. Le prix est un versement de 4000€ versé pendant 40 ans. Les autres règles seront découvertes au fil du jeu.
Le point important est donc la sociabilité des gens. Le concept est en effet inovant, bien que la base de reality-show reste tout à fait classique. Mais il sent que cette émission va être captivante, il en est sûr même!
22h00. Première coupure pub. Les partcipants se sont rencontrés. Ils se trouve que tous proviennent de pays qui se font mutuellement la guerre, ou qui ont une rivalité ancienne.
Comme prévu les premiers échafourrés se font voir. On s'insulte et on se crie dessus. Lui est étonné que le CSA n'ai pas refusé cette émission. Un claque est lançée à la vollée. Les autres coups suivent. Tout de suite d'immenses gorilles viennent calmer le jeu et les prie de rejoindre leur place. Lui reste bouche-bée devant son écran de télévision. Comment peut-on avoir du plaisir à voir des personnes s'entre-déchirer. Il est clair que les producteurs ont choisi les plus extremistes de ces pays pour le bien de l'émission.
Il éteind le poste, il en a assez vu.
"Experience dite de la sociabilité"
Par martin Féchaux, Le 15 janvier 2007
-Problématique: Jusqu'ou la sociabilité humaine à ses limites?
-But: Savoir si l'être humain est un animal vraiment social.
-Descriptif de l'experience:
Le sujet sera plaçé dans une pièce fermée et insonorisée. Il disposera d'une réserve de nourriture suffisante, de médicaments(liste sur annexe), et d'un carnet de bord.
Il n'aura aucun contact du monde exterieur, ne disposera que des éléments nécessaire à un bon maintien physique.
Afin de garantir la véracité de l'experience, j'ai préalablement disposé une caméra non visible là ou je suis. Elle me filme en permanence et est transformée pour intégrer la video sur une mémoire à haute capacité.
Le sujet n'aura aucun lien avec les autres humains, de ce fait toute creation humaine visant à se distraire sont proscrit, sauf le carnet de bord et un crayon à papier.
La fermeture de la porte est renforcée, de manière à ne pas mettre en péril l'experience. Celle-ci se débloquera à un temps donné par l'experimentateur/sujet. Une vitre blindée de 60x40 à été apposé en cas de contact visuel pour éviter toute possibilité de danger.
Temps(T): 4 mois *Tr--> Temps restant
Début de l'experience Lundi 15 janvier 2007, 20h30.
Point principal de la journée: Entrée dans le dispositif experimental
J1(15/01/07)
J'ai intentionellement laissé tout en vrac dans la pièce. C'est le désordre total mais je pense que j'en aurais besoin. Je m'occupe pour le moment à trier les boites de conserves. En même temps je me remémorre ma soirée passée hier. Je n'ai pas beaucoup dormi mais c'était sensationnel. Il me fallait cette dose de "sociabilité" avant de commencer l'experience. Mais tout compte fait ça ne risque pas d'être si dur que ça. Enfin, on verra...
J2(16/01/07)
Le temps ne passe pas vite, ou j'en ai l'impression je ne sais pas trop.
J'ai déjà presque tout rangé. Mais il m'est venu une bonne idée pour passer le temps. Déplaçer sans cesse les objets qui m'entourent encore et encore. Ca parait completement vide de sens. Et ça l'est! Mais pour le moment je n'ai rien d'autre en tête. Tant pis, on s'en contentera.
Bien qu'ayant eu pas mal de temps à ne rien faire je n'ai pas trop pensé au monde exterieur. La situation n'a pour le moment, rien de vraiment contraignant.
J7(21/01/07)
Impossible de refaire de nouveaux dessins pour réorganiser la pièce. Je ne peux malheureusement pas prendre de feuille du cahier, faussant l'authenticité du document, puisque rendu passablement illisible. Cette journée sera sans activité, la première d'une longue série je pense!
J8(22/01/07)
Je m'ennuie!!!!
J14(30/01/07)
Je me suis finalement décider à utiliser une feuille du carnet de bord pour dessiner. Après tout même l'âge préhistorique à vu émerger ses oeuvres d'art, et ce avec autant de moyens que moi. Une petite voix interieure me dicte comment dessiner, et je doit avouer que c'est plutot reussi. Les jours défilent et tout va bien pour le moment, hormis un reste de léger ennui que je ne peux pas complètement combler.
J30 Tr: 3mois, 15 jours
Mes dessins comblent maintenant tout un mur. Je pense là avoir atteint un bon niveau, mais j'ai inconsciamment dessiné des personnes grandeur nature. Il semblerait que mon inconscient soit en manque relationnel. Cette idée me fait sourire car je ne ressent pas un besoin urgent de rencontrer d'autres gens, ou même voir mes proches. L'experience se déroule on ne peut mieux.
J44 Tr: 3mois, 1 jour
La petite voix qui me dictait mes dessins s'est, au cours de ces journées, amplifié. Je me surprend à avoir depuis avant-hier des absences momentannées. Je prend des tranquilisants pour atténuer ces absences.
J52 Tr: 2mois, 21jours
Plus de voix grâce aux tranquilisants, je suis content qu'ils fassent aussi bien effet. Cependant j'ai constaté une baisse importante des rations. Je dois sûrement manger plus à cause de l'ennui. Pour faire de l'exercice j'ai rempli plusieurs bouteilles d'eau, puis les ai accrochées ensemble, à la manière des détenus carcéraux. J'espère que je mangerais moins par la même occasion.
J62 Tr: 2mois, 11jours
Les tranquillisants se raréfient, je ne pense pas en avoir assez pour tenir jusqu'à la fin de l'experience. Les rations quant à elles s'amenuisent de jour en jour, et la porte est programmé pour ne s'ouvrir sous aucun pretexte. Quel dommage de fausser ainsi le bon déroulement de l'experience...
Malgré le fait que je fasse bien atention à réduire mon quota de nourriture, mon poids ne cesse d'augmenter, c'est à n'y rien comprendre!
J73 Tr: 2mois
Plus de tranquillisants depuis hier. Je me suis réveillé ce matin avec les ongles arrachés, les mains pleines de sang. Il est bientôt minuit, je souffre encore énormément. En rangeant la pièce, j'ai découvert des boites de conserve ouvertes à l'arrachée, elles aussi recouvertes de sang. Tout cela n'a aucun sens. Je ne trouve encore aucune explication, hormis le fait que j'ai pu dédoubler ma personnalité. Pourvu que ça s'arrête, je commence à avoir peur...
J85 Tr: 1mois, 16 jours
J'ai beaucoup de mal à écrire. Un de mes doigts s'est infecté, et de multiples lésions sont apparues sur tout le corps. Il semblerait que ma schyzophrénie ai pris le dessus la nuit, au moment ou je m'endors. Le fait d'avoir fait une cure de tranquilisants l'a programmé au moment ou mon corps m'était le moins sous contrôle. Cette reaction est innatendue. Mon état psychologique est déplorable, je crains ne pas pouvoir vivre après cela sans séquelles. Pour des mesures de sécurité, j'ai fabriqué des gants et une tenue très sérrée et resistante, afin de parer au mieux à ces périodes de perte de moi-même.
J86 Tr 1mois, 16 jours
Il semblerait que mon "second moi" ai mal pris mon initiative. J'ai un jambe en moins. Mais le pire dans tout ça estq qu'il m'est impossible de la retrouver. Les murs sont maculés de sang, le décor ressemble à la chambre d'un sérial killer. Tant la pièce est immonde, il m'à été impossible de poursuivre pleinement mes recherches. Il ne faut pourtant pas qu'elle pourrisse, je risquerais de mourir asphixié. J'avais transcendé la peur de mon second moi, je suis maintenant tétanisé. Le carnet de bord lui même à été maculé de sang, écrire dessus me répugne.
Durant la journée j'ai tenté de m'endormir pour m'expliquer avec mon second moi. Ca peut marcher, me suis-je dit. A mon reveil les mots "tu vas mourir" étaient écrit sur mon ventre. Mes muscles se tendaient et accentuaient la coulée de sang. J'ai stoppé l'hémoragie pour le moment, mais je crains de ne pouvoir survivre ainsi très longtemps.
On avait posé sur la porte un compteur. Le mécanisme devait exploser à la moindre tentative de désamorcement. Le bien-fondé de l'experience résidait en la fiabilité de cette porte.
Voici ce qu'elle put lire en rouge sur l'écriteau. Plus loin le cheminement de l'experience. Elle observe le mécanisme de la porte. Tout ces fils et ces pièce soudées entre elles ont raison de sa curiosité. Elle se rapproche de la porte, pose son oreille contre la vitre teintée. Rien.
Soudain une voix. Elle ne ressemble pas beaucoup à celle de son fils. Elle est tendu et aigue, celle de son enfant était grave et vibrante. La voix aigue parle encore et encore. Elle n'articule pas ses mots, parait énervée. La voix s'arrête.
De nouveau quelqu'un parle. Les paroles sont pleines de sanglots. Cette fois elle reconnait le voix, c'est celle de son fils. Elle hurle, tambourine à la porte. Mais personne ne semble répondre à ses appels.
Elle arrête de crier le nom de son fils, quelques secondes après les pleurs cessent. Soudain un cri perçant retentit dans toute la pièce. Des frissons parcourent le dos de la vieille dame. Après le long cri, une série de plus petits coupés brusquement se suivent. La mère se remet à hurler, tout ses sens sont en alerte. Les cris poussés par la mère parraissent amplifiés à cause des hurlements du fils. L'agonie de celui-ci semble enfin avoir pris fin, la mère arrête d'user des poings sur la porte. Elle entend un bruit lourd retentir sur le sol. Puis d'autres sec suivis de frotements. Ils se rapprochent de la porte.
La mère crie le nom de son "enfant" une fois, deux fois, et reçois pour réponse une plainte à peine audible. Elle repose son oreille contre la vitre, mais ne perçoit pas tout les mots qu'il dit.
L'impact du crayon dans son oreille s'est fait sans qu'elle s'en rende compte. Ce n'était pas lui à ce moment là. Ses yeux exorbités et sa bave séchée au coin de la bouche le démontrait. Le crayon, rare outil créé par et pour l'homme dans cette expérience, se fixe dans le tympan. Un énorme sifflement lui parcourt la tête. Tout tourne autour d'elle. Elle regarde vers la fenêtre. Un visage ensanglanté regarde. Le sang qu'il à sur le visage le rend méconnaissable. Avant de s'écrouler par terre, elle voit cet oeil instable et plein de tics nerveux qui la regarde. Le choc du sol lui provoque un nouveau sifllement. tout est arrivé si vite. Pourquoi cela s'est-il passé? Elle voulait faire une surprise à son fils pour son anniversaire, elle à du se tromper de maison. Cette personne, ou quoi que ce soit maintenant ne peut être son fils. Elle en est persuadé. Il est sain d'esprit et intelligent. Il à sûrement laissé sa maison à un de ses amis. Un léger froid lui parcourt la nuque puis descend. Elle va faire un petit somme...