Parmi les innombrables forêts fertiles de la Grèce antique, s’y trouvait Erysis, issue d’une aventure entre le minotaure et une nymphe.
C’est une nuit de pleine lune que naquît Erysis, abandonnée dans la rivière. Destiné à mourir, l’enfant ne pouvait sortir indemne de ces courants torrentiels, déchaînés par la colère des Dieux. Mais il n’en fut pas ainsi. Recueilli par de petits êtres bienfaiteurs, elle apprit à vivre des sources naturelles qui l’entouraient. Bien vite, la jolie Erysis apprit à vivre seule dans cette forêt enchanteresse qui l’avait vu naître.
A l’âge adulte, de la jeune femme émanait une incroyable magie. Grande et mince, elle avait de longs cheveux noirs bouclés qui descendaient jusqu’à sa taille faisant ressortir ses yeux verts en amande. Ce visage fin aux lèvres lippues rosées et au nez légèrement retroussé donner un charme insolite sur ce teint hâlé, doré par le soleil de la Grèce. Venait s’ajouter à ça, la délicieuse silhouette à la poitrine charnue et aux hanches voluptueuses formant une belle chute de reins dans le reflet de la rivière où elle rêvassait, se contemplant de temps à autre en s’interrogeant sur eux.
Et oui, car si la belle Erysis avait été dotée d’une beauté incomparable, celle-ci intriguait par la présence de ses immenses et longues cornes de béliers dont elle avait hérité. Ces cornes longues et noires, portaient encore les traces de sang séché des voyageurs s’étant aventuré dans ces bois.
Comme chaque printemps, ils étaient nombreux à prendre le chemin de la forêt en direction de Thèbes. Mais peu – pour ne pas dire aucun - atteignait la ville, terminant empaler, encorner par Erysis. Chaque fois c’était la même chose, le voyageur s’arrêtait près de la rivière et s’apprêtaient à la traverser lorsqu’elle faisait son apparition. Les hommes ne tardaient pas à être subjugué par une telle créature, béant d’admiration devant les formes généreuses de la jeune femme avant qu’elle ne leur demande :
- Je suis Erysis, créature de la forêt et protectrice de la rivière. Quiconque répondra à ma requête pourra la traverser. Où allez-vous jeunes voyageurs ?
- A Thèbes, disaient-ils tous, rejoindre nos familles. Quelle est donc ta requête ô belle créature ?
- L’un de vous, commençait-elle, devra me donner un baiser. Aussi doux que la neige, aussi pur que la pluie et aussi sincère que les larmes d’Artémis…
- Comment saurons-nous si ce baiser te satisfait ? Demandait l’un des voyageurs.
- Mettrais-tu en doutes mon honnêteté, imprudent ?! Désignez l’un d’entres vous pour accomplir cette épreuve, sous peine d’être tuer de mes mains.
Les voyageurs se concertaient quelques minutes sous les yeux amusés et impatients d’Erysis et lorsqu’ils avaient choisi le plus beau d’entre eux, celui-ci s’avançait vers elle pour déposer un doux baiser sur les lèvres de la jeune femme. Puis s’écartant d’un pas, tous attendaient le verdict qui s’avérait être la plupart du temps :
- Infidèle, tu n’hésites pas à tromper ta femme et succombe à la beauté futile de ce qui t’entoure ! Tes lèvres sont aussi amères que le fruit du péché, souillées par tes nombreuses maîtresses et tes frasques, et aussi insidieuses que les sourires d’Hadès…Périssez tous et qu’Hadès aient pitié de vous !
A ces mots, Erysis, emplie de rage, massacrait sur son chemin les pauvres voyageurs avant de laisser leurs dépouilles aux bêtes sauvages.
___________________________________________________
Version retouchée...