Voici les différentes façons d'écrire des poèmes.
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Le poème en prose
Le principe du poème en prose, c'est de ne pas utiliser de vers. Donc pas de retour à la ligne en dehors d'un changement de paragraphe, pas de rime en fin de vers (ben oui, y'a pas de vers). En revanche pour que cela reste un poème, il faut multiplier les jeux sonores et les images poétiques.
Exemple : Le Spleen de Paris de Baudelaire.
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Les poèmes en vers libres
On peut aussi écrire en vers. Il y a des milliers de formes de vers : pour ceux que je vais présenter, je vais aller du plus simple au plus compliqué. Le plus simple techniquement est le vers libre. C'est un vers sans rime obligatoire et sans contrainte de syllabes. Il est fondé sur un rythme, mais l'auteur choisit librement ce rythme. Bien sûr, le poète peut intégrer des contraintes supplémentaires mais en gros, un poème en vers libres ne se distingue du poème en prose que par le retour à la ligne.
Exemple : la poésie de Claudel.
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Le vers rimé
Le vers rimé est celui le plus utilisé à l'heure actuelle. Les vers doivent rimer entre eux (c'est pourquoi les vers rimés vont toujours au moins deux par deux) mais il n'y a pas de contrainte de syllabes ou de rythme particulière.
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Le vers blanc
Le vers blanc est l'inverse du vers rimé. Il ne contient pas de rime et peut donc être utilisé seul ou en nombre impair. En revanche il est assujetti à des contraintes rythmiques et syllabiques : le nombre de syllabes est fixé d'avance et doit être respecté. Par exemple, si l'auteur se fixe un nombre de syllabes égal à 5, il ne doit pas en écrire une de plus ni une de moins.
Pour compter le nombre de syllabes, on dénombre les voyelles qui se prononcent. Mais attention, le e muet suit une règle spéciale : devant une voyelle, il ne se prononce pas, devant une consonne, il se prononce.
Le vers blanc est peu utilisé en littérature française. On en use surtout pour traduire la poésie étrangère (exemple : la traduction de l'Iliade par Frédéric Mugler en vers blancs de quatorze pieds).
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Le vers classique
Le vers classique est un vers blanc avec une rime : il est donc assujetti aux mêmes contraintes syllabiques et doit rimer avec un autre vers ! De plus, il doit contenir une pause rythmique ou césure : à tel endroit du vers (normalement fixé à l'avance) il doit y avoir un silence qui découpe le vers en deux ou trois. Tous les nombres de syllabes sont possibles, mais les plus courants sont 8, 10 et 12.
8 syllabes => on appelle ce vers l'octosyllabe.
La césure la plus courante se situe au milieu du vers : 4 syllabes - césure - 4 syllabes.
Le ciel d'été d'un bleu brillant => Le (1) ciel (2) d'é (3) té (4) - d'un (1) bleu (2) bri (3) llant (4)
Cela dit on peut découper le vers en 5-3 ou 3-5 également.
10 syllabes => le décasyllabe.
La césure la plus courante se situe soit après la quatrième syllabe soit aprs la sixième.
12 syllabes => l'alexandrin.
L'alexandrin classique (du Moyen Âge au XVIIIè siècle) fait tomber la césure après la sixième syllabe.
L'alexandrin romantique (inventé au XIXè) contient deux césures : une après la quatrième syllabe et une après la huitième.