Prologue
Il était une fois, un joli petit bois,
Où vivait très heureux, dans un coin chaleureux ;
Un gentil petit homme, qui sous son toit de chaume,
Vivait une vie gaie, de bonheur et de paix.
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Malheureusement pour lui -et heureusement pour nous, ou ce récit se révélerait vite un tissu de niaiseries sans le moindre intêret-, la vie n'est pas écrite en vers, et il est rarement question de joli petit bois ou de coin chaleureux. Tout gentil petit homme qu'il soit, notre héros allait un jour devoir affronter la réalité. Et il semblerait que lorsqu'il se réveilla ce matin-là, ce jour fut enfin arrivé.
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Tout guilleret était notre petit homme, en sautant de son lit de paille ce matin de printemps. Il bondissait vers sa charmante cuisine déguster de gentilles tartines de miel, quand notre héros – que nous appellerons Octave, pour d'évidentes raisons- entendit qu'on frappait violemment à sa porte. Qui pouvait-ce bien être ? D'habitude, ses amis ne lui rendaient jamais visite si tôt. Pourtant, il prit son air le plus sympathique et courut ouvrir la porte.
_Monsieur Van Troghnonn ?
Les deux hommes qui étaient postés devant sa porte avaient légèrement effacé le sourire d'Octave, mais il s'efforçait de paraître naturel et aimable.
_Non, vous devez faire erreur. Mais voulez-vousune tasse de thé, de café ?
_Te fous pas de nous Troghnonn ! On connait tes combines !
Décidémment, ces deux hommes étaient extrèmement déplaisants. Mais fidèle à lui-même, Octave continuait de débiter :
_Je regrette je ne connais pas cette personne. En revanche, vous prendrez peut-être un café ?
Les deux hommes se regardèrent un instant, et le plus grand des deux qui était aussi le plus costaud lui asséna un violent coup dans la machoire. Octave tomba à la renverse. Il se releva péniblement et sourit à ses deux opposants.
_Je regrette si je vous ai frustré Messieurs, je vous prie de m'excuser. Vous préféreriez probablement un thé ?
_Mais il se fout de nous en plus ! Attrape-le Tod !
Le dénommé Tod, qui faisait une tête de plus que son compagnon, se jeta sur Octave et l'attrape par la nuque en lui tordant douloureusement le bras dans le dos qui s'affaissa contre le plancher. Ils eclatèrent d'un rire gras.
_On t'as connu plus solide Troghnonn !
Le plus petit poursuivit d'un ton sec :
_Emmène-le,
Il sera content.
Et c'est ainsi que moins de deux heures plus tard, notre héros se trouva debout au milieu d'un petite pièce, paralysé par une grosse brute et face à un bureau vide, à attendre qu'
Il revienne.