je vous mets le début pour vous encourager à aller voir la suite sur mon blog si ça vous plait!
PRELUDE
Il ouvrit les yeux. Une lumière blanche vive l’éblouissait
-Où suis-je? Pensa-t-il immédiatement. Du bruit autour de lui indiquait qu’il n’était pas seul. Son crâne lui faisait affreusement mal, à la hauteur de sa tempe gauche. Il essaya de toucher la surface douloureuse mais il resta bloqué. Son poignet droit était menotté au brancard sur lequel il était allongé. Il tourna la tête sur sa gauche et vit alors où il était.
A l’hôpital.
Que faisait-il là? Il fouilla sa mémoire remplie de brouillard et se rendit compte qu’il n’en avait aucune idée. Son dernier souvenir? Il n’en avait pas. Le flou le plus complet.
Sa gorge était sèche. Il tenta d’avaler sa salive, une brûlure d’acide traversa alors son œsophage. Sous l’effet de la douleur il toussa fortement et recracha de la morve. La brûlure se fit alors encore plus forte et il ne put s’empêcher de s’arrêter de cracher. Après trente secondes de difficulté, il stoppa enfin sa toux.
Allongé, il ne pouvait voir que le plafond lumineux. Toujours embué, ses pensées se mélangèrent. Comment était-il arrivé là? Pourquoi ce mal de crâne? Tout se bousculait mais rien ne sortait de son esprit.
-Le voilà réveillé, fit une voix derrière lui.
Un visage apparut enfin. C’était un médecin qui se présentait à lui. Grand, brun, petites lunettes, il présentait tout les caractéristique du médecin banal. Celui-ci s’approcha de son patient, le dévisagea froidement et dit:
-Comment allez-vous, monsieur Claire?
Le premier déclic. Il se rappelait maintenant de son identité.
Théo Claire.
Puis il essaya de répondre mais rien ne vint. Sa gorge lui faisait affreusement mal et seul un petit son aigu sortit de sa bouche. Il réessaya après avoir ingurgité sa salive acide mais il ne parvint toujours pas à prononcer autre chose qu’un simple grognement.. Le médecin le regarda par-dessus ces lunettes, griffonna quelque chose sur son bloc note et se pencha près de Théo:
-Rien ne sort? Ne vous en faites pas cela va revenir dans les heures qui vont venir.
Pris de panique, l’amnésique gesticula, leva son bras gauche et tapa sur les barres en fer de son lit. Le médecin fronça les sourcils et fit signe a Théo de se calmer.
-Ne vous inquiétez pas je vous dis, cela reviendra avec le temps
Théo continua de bouger et fit signe au médecin qu’il voulait un crayon pour écrire. Ce dernier acquiesça , comprit sans doute la volonté de son patient et quitta momentanément la pièce. Théo ne comprenait toujours pas ce qui lui arrivait. Il secoua la tête de dépit et des petites larmes de nervosité commencèrent à couler sur ses joues. Petit a petit il sentait cela monter en lui.
Et il se rendit compte qu’il ne se souvenait que de son nom.
Rien d’autre…
Profession? Age? Avait-il une femme? Des enfants? D’où était-il?
Et que faisait-il ici, dans cet hôpital et enchaîné comme un criminel? Qu’avait-il bien pu faire pour se retrouver dans cette situation? Il essaya de creuser son cerveau et cet effort énorme pour se souvenir du moindre détail lui faisait horriblement mal. Cette douleur psychologique était encore plus dur que la douleur physique. Il ne comprenait pas.
Le médecin revint avec un crayon et une feuille de papier, s’approcha de lui et lui tendit les deux objets. Théo leva légèrement la tête et vit alors deux policiers qui se tenaient devant la porte d’entrée. Il comprit que c’était sérieux. Et su aussi que ce n’était pas la première fois qu’il avait affaire aux forces de l’ordre.
Nouveau déclic.
Tout en prenant la feuille et le crayon tendu par le médecin, il savait qu’il était en danger. Il n’aurait jamais du se trouver ici en ce moment. Il risquait d’avoir de graves problèmes, c’en certain. En voyant ces deux types qui se tenaient à dix mètres de lui avec les mains sur leurs crosses de pistolet, il se rendit compte alors qu’il haïssait ces flics. Pourquoi? Il n’en avait aucune idée.
Mais il savait.
Puis il respira et commença à écrire quelques mots:
Je ne me souviens de rien, je ne sais pas ce que je fais là
Théo rendit la feuille au médecin qui lut le message. Ses yeux s’agrandirent et firent va et viens entre son patient et ce texte surprenant. Il se retourna vers les deux policiers, s’approcha d’eux et montra le papier. Une expression de surprise se dessina sur leur visage et l’un des deux s’en alla à son tour. Il disparut de la vue de Théo qui soupira. Le mal de tête était terrible et son poignet commençait également à le lancer vivement. Sa position était également inconfortable et des fourmis se faisaient ressentir le long de son bras droit. Il essaya de bouger un petit peu mais cela ne faisait qu’accentuer la douleur du crâne ainsi que du poignet. Puis il se rendit compte que sa chemise bleue était tâchée de sang et de boue.
-Mais qu’est-ce que j’ai fait là? Soupira-t-il vainement.
Cette sensation d’impuissance se faisait de plus en plus ressentir. Il aurait voulu se parler, crier, se lever et courir loin de cet univers hospitalier. Un univers qui lui était d’autant plus inconnu que sa mémoire continuait à lui faire défaut.
Il ne pouvait qu’attendre.
Et il n’attendit que trente secondes avant d’avoir une nouvelle visite. Un homme d’une taille moyenne, dégarni, portant un long par-dessus se présenta devant Théo. Son regard était tout aussi froid que celui du médecin une minute plus tôt. Il s’approcha près de l’amnésique et dit:
-Alors comme ça, tu te souviens de rien, salaud?
Théo, surpris, n’aurait même pas pu répondre s’il avait eu la possibilité de parler. Il comprenait de moins en moins ce qui lui arrivait. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de regarder, impuissant, cet homme qui se tenait devant lui et qui venait de l’insulter. Il resta ainsi quelques secondes devant lui puis continua:
-J’espère que ça va pas durer trop longtemps cet amnésie. Il ne faudrait pas que tu oublies tout le mal que tu as fait à tout ces innocents.
Mais Théo se rendit compte que cette voix lui était familière. Il savait qu’il détestait, qu’il haïssait cette voix rauque et mesquine. Pourquoi? Cela le rendait irritable à un point tel qu’il aurait voulu se détacher de ses menottes et sauter au cou de cet homme. Qui était-il? Son ennemi? De cela, il en était sûr. Le visage de ce dernier s’éclaira et murmura à l’oreille de Théo:
-On te tiens, enfoiré. Et cette fois tu nous échappera plus..
Et à cet instant précis, le puzzle se remit en place dans la tête de Théo. Ce nouveau déclic était le bon. Il se remémorait de tout. Tous revint en un flash qui ne dura que quelques fractions de secondes. Les brumes de son esprit se dissipèrent. Les nuages qui noircissaient sa mémoire s’en allèrent pour laisser place à un horizon de certitude. Mais cet horizon était tout aussi noir que ce brouillard amnésique. Il savait maintenant pourquoi il n’aurait jamais dû se trouver dans ce lit en ce moment, pourquoi il haïssait cet homme qui n’était autre que le commissaire Laurence.
Il se souvint alors qui il était vraiment.