Le paisible univers des jeunes écrivains en herbe... |
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| La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] | |
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Pendragon Auteur
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| Sujet: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Mer 26 Déc - 19:14 | |
| pas grand chose à dire à propos de mon projet de roman. Voilà, j'en ai eu l'idée il y a quelques mois de cela, et je m'y suis mis, petit à petit ... Il est censé y avoir 4 tomes, mais bon, on en est loin, et à l'allure à laquelle ca avance ... En tout cas, je publie ici mon chapitre 1 pour être fixé, alors soyez méchants et intransigeants : si c'est pourri, médiocre, totalement illisiible et que vous considérez ca comme un réelle offense à la littérature, dite le tel quel ! [Comme ca j'arrêterais de perdre mon temps et j'irais faire mumuse ailleurs ^^] Voilà, tout est dit ! Mais bon, quand même, j'espere que ca vous plaira !
Chapitre Premier - Les Bois d’Audes
Les Bois d’Audes étaient une grande, très grande étendue de pins, d’ifs et de cèdres hauts de plusieurs centaines d’années, longeant le Désert Blanc depuis la mer jusqu’à la muraille Est de la Cité d’Hysmen. La végétation y était tellement dense que jamais un rayon de soleil ne traversait les arbres centenaires qui l’entouraient, mis a part à un seul endroit, et à un moment précis. Chaque jour, et ce pendant quelques secondes, à l’heure où le soleil était à son zénith, la lumière frôlait la cime des arbres pour atteindre une petite clairière perdue quelque part dans les Bois, et venait éclairer les ruines de ce qui avait été autrefois le Temple des Druides. Plusieurs années auparavant, et durant des siècles et des siècles, c’était là que des hommes hors du commun devenaient plus que des hommes. Aujourd’hui, pourtant, les Bois d’Audes – que tout le monde connaissait sous le nom des Bois Maudits – n’étaient plus qu’une vulgaire forêt envahie de lierre et d’animaux sauvages, que personne n’osait approcher depuis ce qui s’y était passé un peu plus d’un demi-siècle auparavant… Les habitants d’Hysmen étaient convaincus que les Bois d’Audes cachaient quelque chose de malsain. Aucun homme censé ne se serait approché de la lisière des bois, quoiqu’il en fallu. Et pour cause : soixante années plus tôt, un événement tragique s’y était produit… Le seul habitant de la Cité encore vivant pour en témoigner était le vieil Haaka. En temps de paix, le maitre d’arme de la ville n’avait pas grand-chose à faire de ses journées, aussi racontait-il à tous ceux qui voulaient bien l’entendre La Terrifiante Histoire des Bois Maudits. Bien souvent, c’étaient les enfants de la Cité qui venaient se regrouper autour de lui pendant qu’il contait son récit – le même, depuis des années. « C’était il y a très, très longtemps, commençait-il à chaque fois, d’une voix grisonnante qui n’était pas la sienne. Du temps où le bon roi Téréag était encore parmi nous, et où j’étais encore aussi jeune et hardi qu’vous autres. » « A cette époque, Les Trois Royaumes n’en formaient encore qu’un, vaste et puissant. La Grande Hysmen était une terre riche et prospère. Les récoltes étaient chaque année encore meilleures, et les vignobles de la Cité étaient réputés par delà les frontières du Royaume. Les paysans étaient travailleurs, les marchands honnêtes et droits, et les artisans avaient de l’or au bout des doigts. Téréag était bon, et il aimait par-dessus tout son peuple, qui le lui rendait bien. Jusqu’aux confins du royaume, l’herbe était verte toute l’année. Les pluies étaient douces et régulières, et le soleil bien plus clément qu’il ne l’est aujourd’hui. Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes… » Là, Haaka marquait une courte pause. Il soupirait profondément, le regard perdu dans le vide d’un air nostalgique. Il restait ainsi quelques instants, instants où l’on pouvait voir dans son regard une once de regrets, et, prenant soudain conscience des petits yeux porcins de son auditoire rivés sur lui, il s’éclaircissait la voix et reprenait : « La plupart des habitants des Trois Royaumes ont pour eux un don exceptionnel, comme vous le savez. Mais il existe, parmi nous, des encore plus exceptionnels, dotés de pouvoirs défiants toute vraisemblance. Des surhommes, en fait. De mon temps, ces personnes étaient sélectionnées pour passer une batterie de tests insurmontables, même pour nous, Hysménéens. A l’issue de ces épreuves, et s’ils en sortaient victorieux, ces surhommes se rendaient au Temple des Druides, dans les Bois. Là, s’ils en étaient jugés dignes, ils se voyaient octroyés par les dieux des pouvoirs encore plus puissants. Et dès cet instant, ces êtres surhumains devaient siéger à l’Assemblée des Druides, et user de leur magie pour protéger La Grande Hysmen des fléaux de ce monde. » « Néanmoins, même de mon temps, il y avait bien longtemps qu’aucune personne de ce genre n’avait fait apparition. La Communauté des Druides était certes encore assez puissante pour défendre le Royaume, mais plusieurs d’entre ses membres ne cachaient pas leur hâte de voir arriver la relève. Ils avaient tous plusieurs centaines d’années, et aucun être doté de pouvoirs magique ne s’était présenté à eux depuis quatre-cent-vingt-et-une année, qui était l’âge du plus jeune des Druides de l’Assemblée, Medrélas. » A ce moment là, l’attitude des enfants changeait assez brutalement. Leur regard hébété et leur expression de franche incrédulité laissaient place à une atmosphère d’excitation générale. Certains affichaient un regard malicieux, d’autres s’agitaient en donnant de petits coups de coudes à ceux de leurs voisins qui auraient perdu le fil et regardaient voler les papillons, tandis que les plus sages se lançaient des regards complices. Le Maitre d’Arme, qui connaissait l’entrain que produisait cette partie de son récit sur ces jeunes personnes, esquissa un sourire satisfait et attendit le retour du calme avant de reprendre la parole. « Un jour pourtant, un jeune homme aux longs cheveux écarlates, doté lui aussi de capacités hors du commun, vint se présenter à l’Assemblée. Mais, malgré ses aptitudes indéniables, il se vit refuser l’accès au cercle très fermé des druides. » Un silence imperturbable gagnait communément les enfants à ce moment là. Chacun d’entre eux était désireux de connaître le moindre détail qui aurait échappé aux autres à propos de celui qu’on appelait l’Homme aux Cheveux Rouges. « Les membres de l’Assemblée, ainsi que le peuple d’Hysmen, furent très surpris de la décision du Druide Suprême, Pérémis, à qui revenait la décision d’accéder ou non à la requête des prétendants. Cela dit, aucun autre druide ne contesta son opinion. Pérémis avait été choisi par les dieux pour diriger l’Assemblée, et cela depuis plus de neuf siècles. Tout le monde s’accordait alors à dire que personne n’était plus apte que lui à décider de qui devait ou non rejoindre l’élite de leurs rangs. « Partout dans le royaume, on avait entendu parler de jeune garçon doté de pouvoirs exceptionnels auquel on avait refusé l’accès à la Communauté des Druides. Les villageois se plaisait à dire que la seule raison pour laquelle Pérémis avait décliné la requête du jeune mage était la couleur de ses cheveux, si curieuse et si rare était-elle à l’époque. D’ailleurs, aujourd’hui encore, les Hommes aux Cheveux Rouges ne courent pas les rues. Tout le monde savait qu’un druide se devait d’être physiquement et psychiquement parfait – et certains commençaient même à mettre en doute la perfection psychique de Pérémis. Seulement, les sages se doutaient bien que ce n’était pas là la raison qui avait poussée Pérémis à contester sa demande - et à en croire les villageois, tous faisaient partie de cette dernière catégorie. En tous cas, ces gens là avaient bien raison. » « Plusieurs mois passèrent sans qu’on entende plus parler de celui qu’on surnommait l’Homme aux Cheveux Rouges, si bien que son histoire, qui avait fait tellement de bruit dans le royaume, laissa place à d’autre ragots. Les villageois n’avaient pourtant pas fini d’entendre parler de lui. » « L’Homme aux Cheveux Rouges refit bientôt apparition, deux années plus tard, précisément. Il n’était plus cet adolescent aux longs cheveux en bataille et à l’air désinvolte qu’il avait été. Il avait alors l’apparence d’un homme sage et mur. Il était plus maigre et son visage était émacié. Ses cheveux, bien coiffés et coupés courts, était devenu beaucoup moins voyants. » « Le soir venu, l’Homme aux Cheveux Rouges quitta la Cité la tête basse. Pérémis avait à nouveau décliné sa demande. Cette fois-ci, un débat des plus engagé éclata autour de la Table de l’Assemblée. Plusieurs des druides qui avaient gardés le silence, par respect, la première fois, sans être pour autant d’accord avec la décision du Druide Suprême, demandèrent des explications. Pérémis n’en donna aucune, et se contenta de se retirer. » « Le vieil homme s’exila là ou personne ne pourrait le retrouver, persuadé d’avoir perdu la confiance des autres druides. Durant cinq longues années, on ne le revit plus du tout, et certains bruits concernant sa mort commençaient même à courir. » « Au bout de ces cinq années, l’Homme aux Cheveux Rouges, lui, n’avait toujours pas abandonné son projet de devenir druide. C’est pourquoi, après tout ce temps, le surhomme revint au Château, plus que jamais décidé à accéder à son rêve. Sans l’accord de l’Assemblée, il décida de s’aventurer dans Les Bois Sacrés, seul obstacle qui le séparait du Temple Druidique. La durée de son exil, l’Homme aux Cheveux Rouges l’avait passée à s’entrainer, et il avait réussi à l’époque à contrôler ses pouvoirs, qu’il maitrisait parfaitement alors. » « Il traversa toutes les épreuves des Bois d’Audes, avec une facilité déconcertante et en un temps record, et réussit finalement à atteindre le Temple des Druides. » « Quand Pérémis, prévenu par ses sens accrus, accourut au Temple pour empêcher une catastrophe de se produire, il était déjà trop tard. Les dieux, qui se contentaient de conférer les pouvoirs des druides à ceux qui avaient la puissance suffisante pour les maitriser, laissant le rôle de choisir ceux qui en étaient dignes à l’Assemblée, avaient faits de l’Homme aux Cheveux Rouges un Druide. » Le conteur jetait alors un coup d’œil amusé aux enfants dont les yeux et la bouche étaient grands ouverts. « Les autres druides arrivèrent juste après Pérémis, et furent courroucés de voir que l’Hommes aux Cheveux Rouges avait pénétré les Bois Sacré sans l’autorisation de l’Assemblée, quoiqu’étonnés de voir qu’il avait atteint le Temple. » « L’Homme aux Cheveux Rouges était persuadé que, s’il réussissait à traverser les bois et à atteindre le Temple, la Communauté serait contrainte de l’accepter comme l’un des leurs, et sa colère fut terrible lorsque le Druide Suprême refusa catégoriquement de le bénir, ce qui était une condition indispensable pour rejoindre définitivement l’Assemblée. » Le Maitre d’arme fermait alors ses yeux. Son air concentré accentuait franchement ses rides, mais il se sentait rarement aussi jeune qu’à ce moment là de sa narration. « Je me souviens encore de ce jour comme si c’était hier – quoique je ne me souvienne pas de tout ce que j’ai fait, hier. » Et il éclatait alors d’un rire tonitruant qui se transformait rapidement en une toux douloureuse. « Un soleil radieux surmontait un ciel bleu et dégagé. C’était une journée comme les autres, jusque là en tout cas. A l’aube de mes quatorze ans, je travaillais à la forge de mon père, dans le quartier Est, pour trois malheureuses piécettes de bronze par jour, mais j’étais le garçon le plus heureux au monde. » Sans mettre à profit sa précédente expérience, il riait encore un peu plus fort que la première fois, ce qui aboutissait par conséquent à une toux encore plus douloureuse. Les enfants, eux, qui ne comprenaient pas en quoi le fait de gagner trois malheureuses piécettes de bronze était si drôle, se contentaient de le regarder avec des yeux ronds. « Le soleil était à son zénith quand le temps changea brusquement. En un instant, le ciel s’était couvert de nuages noirs et un orage éclata, en plein été. Une pluie torrentielle, comme jamais on en avait vue à Hysmen, s’abattit sur le Royaume. Les récoltes furent pratiquement toutes détruites, des villages entiers furent noyés puis rayés de la carte, et on déplora des centaines – ou peut-être même des milliers – de morts ce jour là. » Toute trace de bonheur avait disparut du visage d’Haaka à ce moment de sa narration, et sa voix habituellement sympathique était devenu froide et sèche. Son auditoire, quant à lui, affichait un air perplexe. « A la tombée de la nuit, quatre vieillards en lambeaux traversèrent la Grand Rue de la Cité d’Hysmen en titubants. Ils étaient sales, trempés jusqu’aux os, et leurs longues barbes blanches étaient tachées de sang. Du sang de druide. C’était tout ce qu’il restait de la légendaire Assemblée des Druides. » « Ils dormirent pendant quatre mois et quatre jours, et ce n’est qu’à leur réveil qu’on sur ce qui s’était vraiment passé ce jour là. Tous les habitants du Château se regroupèrent autour des quatre survivants qui racontèrent leur histoire dans la Grande Place. » « Pérémis, le valeureux Druide Suprême, furieux de l’outrage fait à l’Assemblée, avait lancé à l’Homme aux Cheveux Rouges le pire des sortilèges qui aient jamais existés. Le Sortilège Suprême. Ainsi, défiguré et destiné à une mort atroce, le surhomme se livra à un combat acharné contre Pérémis. Le duel fut des plus long et fastidieux, mais l’âge finit par avoir raison du Druide Suprême qui fut vaincu. Effrayés par le druidicide de l’Homme aux Cheveux Rouges, certains druides se joignirent à celui qui avait réussi à venir à bout de l’homme qu’on considérait comme le plus puissant du royaume. Une des conditions pour devenir et demeurer druide était de ne pas connaître la peur, et ceux-ci avaient faillis à cette tache. C’est pourquoi ils perdirent à cet instant leurs cheveux et leurs barbes. » « Une lutte sanguinaire sévit alors entre les deux partis. Le combat dura plusieurs heures, et les quatre druides réussirent à s’enfuir alors même que tous leurs alliés avaient trouvés la mort. » « Vainqueur, l’Homme aux Cheveux Rouges créa sa propre communauté de druides, l’Ordre. Et ce jour là marqua le début du cauchemar qui s’abattit sur le Royaume d’Hysmen. » « Mystérieusement, et sans aucune raison apparente, les quatre druides survivants moururent au lendemain de leur récit. Certains pensent que la culpabilité du survivant les aura tué, alors que d’autres préfèrent simplement croire que leur heure était arrivée. Mais, personne ne connaitra jamais vraiment la raison de leur mort… » C’était sur cette touche de mystère que le Maitre d’Arme mettait fin à son récit, et, satisfait de l’effet qu’il avait produit, il se retirait dans sa petite maison, au fond de l’impasse du vieux chêne.
Dernière édition par le Jeu 27 Déc - 0:52, édité 3 fois | |
| | | Pendragon Auteur
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Mer 26 Déc - 19:14 | |
| Ainsi, quand souvent on entendait des bruits pour le moins bizarres provenants des Bois Maudits, on rassurait les enfants avant de se rassurer soi-même – quoi de plus normal que des bruits dans une forêt habitée de toutes sortes de bêtes ? Cependant, personne n’avait jamais été fou au point d’aller vérifier que c’étaient bien des cris d’animaux qui se faisaient entendre, et à peine le soleil était levé que les quelques frayeurs nocturnes des habitants du Château étaient déjà oubliées. Pourtant, cette nuit là, rares furent ceux qui trouvèrent le sommeil dans la Cité. Le bruit qui émanait des bois n’était pas, comme à son habitude, assimilable à des hululements d’hiboux ou à des hurlements de loups. Personne ne pouvait croire que les coups assourdissants qu’on entendit du coucher au levé du soleil étaient ce qu’on pouvait qualifier de normal. Certains pensèrent que c’était le bruit de chaines qu’un mystérieux prisonnier essayait de briser, alors que les plus imaginatifs y voyaient un combat épique entre deux valeureux combattants. Les sages, eux, ne se prononcèrent pas et attendirent que ca passe. Il était su de tous que les geôles du Château étaient laissées à l’abandon depuis plus d’un siècle, et puis, quels abrutis viendraient se battre en duel à la veille d’un jour si exceptionnel ? La personne qui était à l’origine de ce vacarme effrayant - et qui n’était ni un prisonnier, ni un duelliste – donna un dernier coup de masse de son long bras puissant et disproportionné alors même que, sans qu’il le sache, les premiers rayons du soleil berçaient la Cité d’Hysmen d’une douce lumière tamisée. Mouillé par la sueur, il passa sa grande main de forgeron toute moite sur son front en corrigeant au passage une mèche rebelle de ses longs cheveux d’un blanc nacré. Il se leva du tabouret sur lequel il était assis sans pour autant qu’il paraisse plus haut : Il avait un corps robuste et musculeux, surmontant deux jambes trop courtes et doté de deux bras trop longs. A son âge avancé, il avait la taille moyenne d’un enfant de douze ans, mais pouvait cependant difficilement être confondu avec ce dernier. Le presque-homme avait une certaine prestance, comme une aura de puissance l’entourant qui aurait empêchée quiconque alentours d’ignorer sa présence. Enfin, ses grands yeux gris et perçants auraient fait avouer au plus innocent des hommes des méfaits insoupçonnés. Conscient pourtant d’avoir empêché nombre d’honnêtes gens de fermer l’œil pendant toute une nuit, il semblait totalement détaché de la question. Il avait choisit pour sa besogne le seul endroit où il était certain de n’avoir aucune précaution à prendre. Un endroit ou personne n’oserait jamais venir le déranger. Il était absolument nécessaire que personne ne sache qui il était et ce qu’il faisait, c’est pourquoi les Bois d’Audes était le meilleur endroit possible. Les petites flammes des trois bougies qui se consumaient depuis la veille disparurent au même instant, et une obscurité totale régna alors dans la pièce. Seuls les yeux du forgeron brillaient dans le noir, à l’image de ceux d’un chat. Il ne sembla pas du tout pris de court par la soudaine extinction des feux, et ne sembla pas avoir de difficulté à se mouvoir dans l’obscurité. Délicatement, comme s’il manipulait un objet très cher – ou très dangereux -, il ôta le morceau de tissus sale et rapiécé sous lequel il avait glissé ce sur quoi il avait travaillé toute la nuit et contempla son œuvre, qu’il semblait aussi apte à voir que s’il s’était trouvé en plein air, sous un soleil de midi. Etudiant minutieusement chaque petite parcelle de l’objet, il paru satisfait au bout de quelques minutes et se laissa finalement tomber sur un lit de fortune en paille. Il s’endormit aussitôt. Quelques heures plus tard, une lumière aveuglante traversa la petite fenêtre bricolée dans le plafond de la pièce circulaire. Le forgeron ouvrit ses yeux instantanément, mais la lumière avait déjà disparue. Il se redressa vivement, accrocha quelque chose sur son dos, en prit une autre dans sa main gauche et disparu en ne laissant rien d’autre derrière lui que tas de paille et un vieux tabouret rongé par les mites. C’est à plusieurs lieues de là, au beau milieu d’une gigantesque étendue de sable blanc, que le forgeron réapparu. Pris de court par un vent chaud et puissant, le presque-homme glissa sur le sable et tomba sur son dos dans un bruit qui se perdit dans celui de la tempête. Prenant conscience de son épuisement, il se souvint qu’il n’avait pas dormit depuis plus d’une semaine. Balayant les souvenirs de ces quelques dernier jours, il se releva tant bien que mal et marcha contre les éléments jusqu’à atteindre la limite invisible du Désert Blanc. Le sable sous ses pieds était toujours de la même couleur, mais il n’y avait pas une once de vent à présent. Consterné, il fut bien obligé de constater que son état était tel qu’il s’était trompé en se déplaçant. Mais sa mission était bientôt terminée, et s’en souvenir lui redonna courage. Il rejoignit un gros rocher à quelque pas devant lui et se retrouva en haut d’une falaise donnant sur la vaste plaine d’Hysmen. De là, on pouvait voir la mer, au sud, la Cité, au bas de la falaise, et les immenses champs fleuris des environs. Plus loin, on pouvait même apercevoir le haut des toits des premières maisons du village de Pries, bien plus à l’est. Le forgeron, qui n’était pourtant pas là pour la beauté du paysage, se surpris à contempler le superbe spectacle verdoyant qui s’offrait à sa vue, avant de se concentrer sur sa cible : le Château d’Hysmen. Tirant le fruit de mois de recherches et d’une nuit de travail du carquois qu’il portait sur le dos, il étira son arc, visa, et décocha la flèche en plissant les yeux devant la lumière aveuglante du soleil de midi reflété par le bâton doré. Il avait enfin accompli sa mission. | |
| | | E-Nixe Auteur
Nombre de messages : 1600 Age : 34 Localisation : Sur Atlantis Loisirs : Me prende des mega fou rire Date d'inscription : 13/12/2006
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Mer 26 Déc - 19:48 | |
| Malgré que le début soit légèrement lourd a lire, je toruve le reste pas mal du tout. Quoi que sur la fin on s'y pert un peu. On comprend pas trop ce qui c'est passé. La légence (si on peut dir sa ?) et pas mal du tout. Ton histoire et orginal. J'ai hate de lire la suite. | |
| | | Pendragon Auteur
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Mer 26 Déc - 20:16 | |
| C'est normal qu'on comprenne pas vraiment ce qui s'est passé, c'est le but. Seulement, pour les lourdeurs dont tu parles, tu pourrais etre un peu plus précise :s ? Merci d'avance, et prend ton temps !
Au fait, merci d'avoir lu et donné suite aussi vite ^^ | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Mer 26 Déc - 20:17 | |
| - Citation :
- « C’était il y a très, très longtemps, commençait-il à chaque fois, d’une voix grisonnante qui n’était pas la sienne.
Je trouve l'expression un peu bizarre. "grisonnant" c'est une couleur, comme par exemple "les cheveux grisonnants", alors pourquoi le mettre ici? - Citation :
- on rassurait les enfants avant de se rassurer soi-même
Tu voulais pas dire le contraire? On se rassurait soi-même avant de rassurer les enfants? Et sinon j'ai repéré quelques fautes d'orthographe, mais rien de grave. Je trouve ton texte très bien! Mais par contre... Là t'as mis que la première partie du prologue? Parce que vu comment ça se finit, on dirait que le prologue est bel et bien terminé! |
| | | E-Nixe Auteur
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Mer 26 Déc - 20:54 | |
| Par lourd, je veux dir qu'on patite un peut (avis personnelle) je trouve qu'on met un moment avant de rentré dans l'histoire ce qui est domages,sa peut découragé certain toute de suite et ceci risquerai de loupé la suite qui est bien. | |
| | | Pendragon Auteur
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Mer 26 Déc - 23:41 | |
| En effet, il fini, mais en fait ! c'est difficile à expliquer ... il y a en fait deux prologues... je vais corriger la voix grisonnante, mais pour le reste, c'est bien ce que je voulais dire. Merci à toutes les deux ! Euh, je vois un peu ce que tu veux dire pour le début un peu farfelu... mais je vois pas ce que je pourrais faire, ce sont des informations essentielles, mais vous ne le savez pas encore :p
Le deuxième prologue, je le posterais un peu plus tard, si les lecteurs aiment bien ... | |
| | | E-Nixe Auteur
Nombre de messages : 1600 Age : 34 Localisation : Sur Atlantis Loisirs : Me prende des mega fou rire Date d'inscription : 13/12/2006
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Mer 26 Déc - 23:43 | |
| Oui, une rausin de plus pour la qu'elle j'ai envie de savoir la suite. Jespere que tu nous en fera par. | |
| | | Pendragon Auteur
Nombre de messages : 22 Age : 33 Date d'inscription : 26/12/2007
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Jeu 27 Déc - 0:49 | |
| Changement de plan : ce que j'ai posté est en fait le Chapitre Premier. Plus matière à s'inquiéter de parties de prologues alors ^^
Je sais que c'est un peu bizarre, mais le prologue viendra juste après le chapitre un, et sera suivi du chapitre 2. Tout est pret, j'attends juste qu'on me fasse part de son opinion, Kyho ^^ ! Sinon, ton impatience me flatte ! | |
| | | E-Nixe Auteur
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Jeu 27 Déc - 0:53 | |
| Ba j'ai aps tout comprit avec le chapitre 1 2 et prologue. Donc si je reprend sa fait :
CHAPITRE 1 PROLOGUE CHAPITRE 2 | |
| | | Pendragon Auteur
Nombre de messages : 22 Age : 33 Date d'inscription : 26/12/2007
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Jeu 27 Déc - 0:59 | |
| Tout à fait, tu as tout compris en fait ^^
Si tu veux des explications, je peux t'en fournir, et si tu t'en fous, bah c'est tant mieux !
Dans le premier cas n'hesite pas ! | |
| | | Tlina Co-Admin
Nombre de messages : 1025 Age : 35 Localisation : quodam loco in orbi terrae Loisirs : go, lire & écrire (bien sûr), écouter the klaxons, commencer des romans inachevés Date d'inscription : 04/06/2007
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Jeu 27 Déc - 13:57 | |
| La disposition est un peu bizarre et l'entrée en matière en effet un peu laborieuse (pourquoi tous ces détails en narrateur omniscient... pffouuu... les phrases sont longues et un peu essoufflées... les descriptions ne seraient-elles pas tron fort ?) , sinon, c'est pas mlal écrit, c'est prenant et c'est clair. Il ne faut pas grand-chose pour que ce soit vraiment bien... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Jeu 27 Déc - 14:15 | |
| - Pendragon a écrit:
- Merci à toutes les deux !
Hum... Si je peux me permettre... Kyho est un garçon... C'est possible de faire chapitre 1, prologue, chapitre 2? |
| | | E-Nixe Auteur
Nombre de messages : 1600 Age : 34 Localisation : Sur Atlantis Loisirs : Me prende des mega fou rire Date d'inscription : 13/12/2006
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Jeu 27 Déc - 15:22 | |
| Tu insinu quoi elodi ? Que les garçon son des débille fini ? Ces pas juste. Dieux nous a peut etre pas gater poutr l'intelligence, mais il nous a donné autre chose. [cf : Florence Foresti] | |
| | | Tlina Co-Admin
Nombre de messages : 1025 Age : 35 Localisation : quodam loco in orbi terrae Loisirs : go, lire & écrire (bien sûr), écouter the klaxons, commencer des romans inachevés Date d'inscription : 04/06/2007
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Jeu 27 Déc - 16:42 | |
| Qu'est-ce que tu racontes Kyho ? Soeur d'une folle disait que c'était bizarre que Pendragon ait marqué "merci à toutES les deux". T'es pas une fille que je sache ? C'est juste une histoire d'accord de l'adjectif... rah la la tous les problèmes qui seraient résolus si tout le monde savait sa grammaire... | |
| | | E-Nixe Auteur
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Jeu 27 Déc - 16:53 | |
| Oups scuzz je suis confus je m'en excuse j'avais pas vue XD | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Jeu 27 Déc - 19:19 | |
| - Tlina a écrit:
- Qu'est-ce que tu racontes Kyho ? Soeur d'une folle disait que c'était bizarre que Pendragon ait marqué "merci à toutES les deux". T'es pas une fille que je sache ? C'est juste une histoire d'accord de l'adjectif... rah la la tous les problèmes qui seraient résolus si tout le monde savait sa grammaire...
Mdrrr |
| | | Pendragon Auteur
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Ven 28 Déc - 4:01 | |
| Bah je pensais que Kyho était un fille, je ne le conaissais pas encore !
Et sinon, on pourrait revenir à mon roman :p ? | |
| | | E-Nixe Auteur
Nombre de messages : 1600 Age : 34 Localisation : Sur Atlantis Loisirs : Me prende des mega fou rire Date d'inscription : 13/12/2006
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Ven 28 Déc - 13:14 | |
| Non. Annonce officiel je suis un garçons. Et oui sa vous choque xd | |
| | | Pendragon Auteur
Nombre de messages : 22 Age : 33 Date d'inscription : 26/12/2007
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| Sujet: Chapitre Deux - Préparatifs Sam 29 Déc - 16:39 | |
| Ainsi, à l’approche du dix-septième anniversaire du Prince de la Nouvelle Hysmen – ou, comme on l’appelait communément, le Royaume Sude -, un enthousiasme tout particulier gagna ses habitants. Il y avait des années qu’aucun événement joyeux ne s’était produit dans le Royaume, et les Sudes – car c’était ainsi qu’on nommait les habitant de la Nouvelle Hysmen – étaient impatients de voir le jour du couronnement arriver. A la veille de son Affranchissement – terme désignant, chez les Hysménéens, le passage à l’âge adulte -, le prince Saha ne pouvait être plus digne de porter le sceptre du Royaume Sude. Il était grand, beau et bon, et il se mêlait volontiers au peuple en toute occasion. Tout le monde l’aimait beaucoup. En fait, on voyait en lui le sauveur d’Hysmen, et on pensait aussi que c’était lui qui conduirait le Royaume à son nouvel âge d’or. Même au-delà des frontières de la Nouvelle Hysmen, on parlait beaucoup du Bon Prince Saha, légitime héritier de la lignée des Grands, dynastie qui avait conduit La Grande Hysmen pendant des siècles riches et prospères, durant lesquels les Hysménéens avaient coulés des jours heureux. Personne n’osait en parlait mais, secrètement, tout le monde rêvait de le voir un jour réunir les Trois Royaumes et reformer ainsi La Grande Hysmen. Le Prince Saha symbolisait donc pour tous les Hysménéens l’espoir, espoir qu’ils n’avaient pas connus depuis très, très longtemps. La Cité d’Hysmen hébergeait depuis des temps immémoriaux la demeure ancestrale des Grands. Un palais d’une splendeur et d’une opulence extrême, haut de vingt-sept étages et profond de onze niveaux sous sol – un chef-d’œuvre architecturale, et qui-plus-est fierté du peuple Sude. D’ailleurs, chaque année venaient de toutes parts des Trois Royaumes, et des fois même des mystérieuses contrées de l’extrême-sud, de voyageurs friands des beaux arts, intrigués par la réputation qu’avait su faire les habitants de la Cité à ce qu’ils se plaisaient à appeler Merveille du Monde. Cela dit, on eu jamais vu telle affluence dans le Fort d’Hysmen qu’à quelques jours de l’anniversaire du Prince Saha. Seulement, à cette occasion, les visiteurs ne venaient ni des Montagnes de Talles, ni de l’Etoile d’Alesia (comme était souvent appelé le Royaume des Eaux), ni même d’au-delà des frontières sud du Royaume. C’étaient en fait tous, pratiquement, des Sudes, habitants de la Nouvelle Hysmen, dont tous les chefs de familles avaient été conviés à la Cérémonie de Couronnement. Certains Parrains (terme qui désignait les chefs de famille) étaient venus seuls, d’autres étaient accompagnés de tout un monde de femmes, de frères, de cousins et d’enfants, mais tous, sans exception, avaient répondus favorablement à l’invitation du Palais. Les festivités promettaient d’être grandioses : on avait fait venir trois centaines de buffles, de chèvres et de moutons, parmi les plus beaux troupeaux de Talles, où les bêtes étaient réputées pour être grasses et de bonne chère ; des mets raffinés avaient eux étés envoyés par la princesse Elih’ana elle-même, que tout le monde reconnaissait comme étant une grande connaisseuse en fine gastronomie ; et le vin fut sorti du onzième niveau sous sol du Palais des Grands, où on racontait que Séréag, arrière-grand-père de Saha et grand amateur de vin, avait fait enfermé la cuvée de 389 AD, connue pour être la toute fameuse cuvée des vignobles du Château, et que le roi n’aurait que prétendu avoir offerte au Seigneur du Pays de l’Extrême-Sud - pays dont personne, à Hysmen, ne connaissait le vrai nom. Mais il n’y avait pas que la nourriture qui alimentait les discussions dans les auberges bondées de la Cité. Il y avait aussi ces fameuses carrioles au contenu mystérieux qui étaient venues d’on ne-sait-où une semaine avant le Grand Jour. Depuis, tout le monde en allait de son pronostic et le vieux Griffon qui, passé maitre dans l’art du déguisement, se trouvait souvent au comptoir de l’Auberge à écouter ce qu’on disait, les trouvaient tous plus risibles les uns que les autres. Les voyageurs, autant que les résidants, se posaient certes des questions à propos de cet encapuchonné qui riait franchement de les écouter avant de sortir en claquant la porte derrière lui, au beau milieu de la soirée. Cependant, l’intrigue du vieil homme n’était pas comparable à celle des mystérieuses marchandises qui regagnaient très vite le centre des discussions. Quand pourtant, deux soirs avant le solstice d’été, qui était le jour d’anniversaire du Prince, le Griffon entendit un homme décrire le contenu exact des carrioles qui venaient en fait, d’après lui, d’« une île bien plus à l’est qu’Alesia elle-même », il ne pu s’empêcher d’avaler de travers la gorgée de cidre qu’il venait de porter à ses lèvres. Ce soir là, il était remarquablement déguisé, de sorte à ce que personne n’aurait pu le discréditer de quelque façon que ce fut, et quelque soit la nationalité qu’il eut pu choisir de s’octroyer. Il portait un habit rouge et noir, typique des terres Alésiennes, et en par-dessus un lainage assorti, car une brise légère mais bien fraiche s’était fait sentir dès le coucher du soleil. Personne dans l’Auberge n’avait jamais mis pied-sur-eaux, et il aurait pu prétendre s’amener des Pays de l’Extrême-Ouest où des Montagnes Talliennes qu’on l’aurait surement cru, tant peu les Sudes aimait les longs voyages et tant ils étaient communément couards. Il ne portait pas de capuchon, cette fois-ci, on pouvait donc voir un visage qui était loin de faire ses quatre-vingt-dix-neuf ans, qui était pourtant l’âge du Griffon. Tout le monde l’appelait ainsi, de même ses plus proches amis, et personne n’aurait été capable de donner son vrai nom. Il y avait tellement de temps qu’il l’avait abandonné, que même lui aurait du y penser un moment avant de le dire – mais il n’avait pas envie d’y penser. Il avait fait une croix sur une vie qu’il aurait aimé ne pas être la sienne le jour où il s’était renommé Griffon, renom qu’il choisit à cause de sa ressemblance avec l’animal, ni plus ni moins. Mais, au Château, on se plaisait à imaginer toutes autres histoires à propos de ce pseudonyme, qui aurait d’après elles bien plus à cacher qu’un simple nom souillé par quelque mauvaise réputation. Seulement à présent, personne n’en était à parler du vieux Griffon, qui se préoccupait d’ailleurs peu de ce qu’on pouvait raconter sur sa propre personne. La première question qu’il se posa en entendant le fameux inconnu qui parla pour la première fois de ce qu’il savait sur les mystérieuses marchandises des îles de l’est ne fut pas « Comment a-t-il su ? » mais « Qui a parlé ? ». Il était persuadé d’avoir pris toutes les précautions nécessaires durant le voyage, il s’était d’ailleurs lui-même déplacé pour la chose. Ensuite, le contenu avait été conduit au neuvième niveau sous sol du Palais, en pleine nuit, par deux rustres saouls-comme-cochons qui n’avait aucune idée de ce qu’ils faisaient et qui n’attendaient que de recevoir leur dû pour retourner à l’Auberge de Rilia qui était connue pour servir n’importe qui, pourvu qu’il ait de quoi payer. Les marchandises n’étaient pas fragiles, et le plus important était pour le Griffon l’effet de surprise. Durant les quarante-sept années où il avait jusque là été Chef de Guerre, il avait toujours basé sa politique sur ça. Et pourtant, même après toutes ces années sans changer de tactique, il avait su amasser succès sur succès, et c’était pour lui la preuve ultime que l’effet de surprise était son atout majeur. C’est pourquoi il se sentit si brusquement dérouté à l’écoute de son propre plan secret à une table de l’Auberge. Il reprit cependant vite ses esprits et se plut à s’imaginer en temps de guerre – c’avait été sa passion durant des années, et cela lui manquait terriblement depuis la fin de la Guerre des Druides, malgré son soulagement d’en être sorti victorieux. Il quitta donc le comptoir en prenant sa chope de cidre dans sa main, et s’assit sans en demander la permission à la table de l’inconnu, qui était entouré de trois têtes qui étaient elles bien connues. C’étaient Eram, le coiffeur, Grantom, l’argentier, et Bouc, l’antiquaire – trois inséparables fouines. - Votre histoire m’intéresse, Inconnu. J’aimerais vous l’entendre compter en détails, s’il m’est permis, dit-il de sa vraie voix de vieux, contrastant avec son apparence de ce soir. - Je ne sais rien, répondit l’autre. Mis à part ce que vous avez – par mégarde, j’en suis sûr – entendu, ajouta-t-il d’un ton quelque peu accusateur. - Je vous prie d’excuser mon zèle et mon audace, je ne suis qu’un voyageur un peu trop curieux. Permettez moi d’insister, je viens moi-même d’une des îles de l’est dont vous parliez à l’instant, et je suis intrigué par ce qui de chez nous pourrait intéresser les festivités. - J’ai dis ce qu’en j’en savais, répéta l’inconnu d’un ton sans réplique. Il avait levé des yeux noirs vers le Griffon, qui n’attendait que ca. Il savait à présent que ce n’étaient pas que des paroles en l’air, mais que l’homme savait ce qui se trouvait réellement dans les carrioles. - Pour ma part, je ne pense pas que ce soit rien de magique, intervint Grantom, comme pour détendre l’atmosphère. C’est surement quelque babioles apportées pour distraire les invités, rien de plus. Vous dites venir des îles de l’est ? Est-ce aussi beau qu’on le prétend, par là-bas ? - J’ai entendu dire qu’au coucher d’un premier soleil s’en levait un second, dit Eram avec entrain. Et aussi que l’argent qu’on ne trouve presque plus de part ici, coulait à flot là-bas ! - Mensonges et racontars de grands-mères, je vous assure, répondit le Griffon. Nous avons autant de soleils que vous, et par là, je veux dire un seul. Et l’argent est tout aussi rare qu’il l’est à Hysmen, s’il ne l’est plus. Par contre, nous avons de l’or, beaucoup d’or. - Nous en avons tout autant ici, et surement plus, rétorqua Grantom qui paraissait tout aussi déçu que l’était Eram par la réponse du voyageur. Je vous dirais, l’or n’est pas donné, c’est accordé, mais une poignée de jaune ne vaudrait pas une pincée d’argent. Mais Bouc, qui n’avait encore rien dit jusqu’à présent, prit alors la parole, en se baissant quelque peu vers le Griffon et en parlant si bas que les quatre autres durent en faire de même : - On dit aussi qu’il y aurait des Mages, parmi vous. Des qui pourraient même devenir Druides, à ce qu’on m’en a décrit. C’est donc bien vrai ? Les hommes magiques n’ont pas tous disparus ? - J’en ai rarement vu dans ma contrée, et c’est pour ne point dire que jamais il n’y en a eut, dit le voyageur d’une voix clair et entendue. Mais je puis vous dire qu’ils n’ont pas disparus, mon cher, j’en suis convaincu ! Et le Griffon éclata de rire en se levant de la table. Il n’allait rien tirer de cet inconnu en tenant la conversation, il en était à présent assuré. - Je vous souhaite le bonsoir, mes bons amis ! | |
| | | Pendragon Auteur
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Sam 29 Déc - 16:39 | |
| L’homme qui traversa la porte de l’Auberge ce soir n’était pas le même que celui qui en sortit. Ce dernier était plus long, plus mince, plus fort, plus Grand. Il était aussi plus vieux, et son visage, si on avait pu le voir, aurait très certainement fait, cette fois-ci, ses quatre-vingt-dix-neuf ans. Mais il était dissimulé sous une large capuche de toile verte, qui le rendait quasiment invisible. Il aurait pu effrayer un chat noir. Il veilla à la porte de l’Auberge plusieurs heures – deux, peut-être trois – sans qu’aucun des allants et venants ne le remarque. Il attendit, patiemment, jusqu’à ce que l’Inconnu décida enfin de quitter l’établissement. Il attrapa la main de l’homme, et le tira vers lui, dans l’obscurité. L’Inconnu essaya de se libérer, mais l’étreinte du Griffon était bien trop resserrée. - Vous ne me connaissez pas, mais moi si. Je sais que vous savez des choses que vous ne devriez pas. - Qui êtes vous ? Cette auberge est pleine d’amis à moi, ils accouraient à peine aurais-je élevé la voix, menaça l’Inconnu. Lâchez-moi, ajouta-t-il du même ton sans réplique que lui connaissait à présent son agresseur. - Vous ne connaissez personne ici. Et aucun d’entre les vaux-rien qui fréquentent l’Auberge ne tendrait la main à son propre frère, s’il eut fallu pour cela mettre sa vie en danger. Je ne vous ferez aucun mal, si vous me donnez ce que je désire. - Je ne suis qu’un pauvre voyageur, et je n’ai rien sur moi sinon une pièce d’argent et quelques piécettes d’or. Tenez, dit-il en esquissant un geste de la main droite vers la poche de son habit. Le Griffon tira alors sur le bras qu’il tenait fermement dans sa main, fit tourner le bonhomme comme s’il se fut agit d’un vulgaire pantin et enlaça son cou de son bras gauche. Il tenait fermement dans son poing une dague d’argent qui étincela au reflet de la pleine lune. - Vous n’avez pas intérêt à faire quelque geste que ce soit, mon ami. Le canif qui se trouve – par mégarde, j’en suis sûr – dans votre poche y restera jusqu’à ce que je m’en aille. Et je ne m’en irais pas sans ce que je suis venu chercher. Sa voix était calme, mais l’Inconnu compris qu’il n’avait pas à faire à n’importe quel détrousseur du dimanche. Son agresseur était sérieux, et qui-plus-est pas le moins du monde intéressé par son argent. Il savait aussi à présent qui était son agresseur. - Pourquoi voulez vous tant savoir ce que contenaient ces carrioles ? Pourquoi ces marchandises sont-elles si importantes pour vous ? - Je vous l’ai dis, je ne suis qu’un voyageur quelque peu curieux. Dites moi ce que je veux savoir, et le monde ne s’en portera que mieux. Alors ? - Je ne peux pas vous le dire. La vie de deux hommes vaut mieux qu’une, vous n’avez qu’a me tuer ici et maintenant et, comme vous l’avez si bien dit, le monde ne s’en portera que mieux. - Ne dites pas de choses que vous pourriez regretter, Inconnu. Vous ne semblez pas être d’ici. Un Sude de la Cité a hérité du courage d’une souris. Quoique, les souris commencent à se montrer des plus audacieuses, ces derniers temps, et ce n’est pas le tenancier de cette auberge qui vous dirais le contraire. - Je suis de Talles, dit-il simplement. - Que faites-vous ici ? Et, au risque de me répéter, que savez-vous à propos de ces carrioles ? - C’est … je suis voyageur, et curieux de surplus, tout comme vous-même… - Ne me mentez pas, coupa le Griffon. Vous vous souvenez de ce que j’ai dis à ces trois mêle-à -tout, ce soir ? Que je suis convaincu de l’existence, toujours et encore, des hommes dotés de pouvoirs magiques. Vous pourriez surement deviner pourquoi ? - Vous… Vous ? Un Mage ? dit l’Inconnu en bougeant à peine les lèvres, mais le Griffon ne jugea pas utile d’en dire plus. - Que faites-vous ici ? Répondez ! - Il me ferait tuer ! - C’est à vous qu’il revient de choisir qui sera votre assassin. Alors, ce sera lui, ou moi ? - Je… je travaille au service du Grand. - Era’im ? Pourquoi vous envoi-t-il ? L’homme resta muet, et tenta de se débattre. Il sembla regretter les mots qui lui avaient échappés sous le coup de la peur. Mais le Griffon resserra son étreinte, jusqu’à ce qu’une goutte de sang noir et épais s’écrase sur le sol de pierre dans un bruit sourd, au milieu du silence inquiétant qui s’était installé dans la rue. Il n’était pourtant pas très tard. - Pourquoi ? répéta l’agresseur d’un ton si intimidant qu’un frisson parcouru le corps de l’espion. Il parut finalement céder sous le poids de la peur et l’effet de la cervoise, dont l’odeur avait imprégnée son haleine, et sa grimace revêche se tendit comme s’il avait été contraint d’abandonner une bataille perdue d’avance. - Il… Son excellence… Il veut des nouvelles de ce qui se passe à la Cité. Et… (Le Griffon enfonça un peu plus profondément la lame d’argent sous l’oreille du Tallien) Des informations sur le petit prince ! - Pourquoi ? Que prépare-t-il ? - Je n’en sais rien, il ne m’a rien dit de plus que ce que j’avais besoin de savoir, dit-il d’une voix étranglée, à peine audible. - Bien, trancha le ministre. Il semblait croire les aveux de l’inconnu. - Revenons à ces carrioles, reprit-il. Comment savez d’où elles viennent, et qui vous en a parlé ? - Personne, personne, je vous l’assure ! C’était il y a quelque jours, je ne sais plus quand exactement. J’ai simplement entendu deux hommes en parler. Ils étaient saouls en arrivant, et ils ont bus ce qui devait être l’équivalent d’un tonneau de bière sous mes yeux, chacun ! - Ensuite ? - C’était bientôt l’aube, il n’y avait plus qu’eux, le tavernier et moi à l’Auberge. - Le tavernier…, murmura le Griffon, pour lui-même. Il sait, lui aussi ? ajouta-t-il un peu plus fort. - Non, non, non, reprit brusquement le Tallien. Il était parti chercher pour eux s’il n’y avait plus de chambre de libre, à l’étage. Vous savez, ils étaient vraiment dans un piteux état. C’est là, c’est là qu’ils se sont mis à parler. A propos de ces gros colis empaquetés dans un bois qui ne se trouvait pas, par ici. Et puis l’un d’entre eux à dit à l’autre que cela venait de bien plus loin que l’Etoile, qu’il avait entendu… qu’il avait entendu un griffon le dire. Toujours d’après eux, les marchandises seraient magiques, qu’ils disaient ! Des pluies d’argent, qu’ils disaient ! Vous y croiriez, vous ? Ils étaient saouls, comme je vous dis… - A qui en avait vous parlé ? demanda le Griffon en souriant, mais l’autre ne pouvait pas le voir. - Personne, à part les trois de tout à l’heure. Ils ont commencés à me poser tout plein de questions sur d’où je venais, et ce que je pensais des mystérieuses marchandises, et comme je voulais pas d’ennuis… - Bien, si c’est tout ce que vous savez… - Je… je peux m’en aller ? tenta l’inconnu. - Non, murmura le ministre, et l’autre parut terrifié. Encore une chose. Vous allez en boire une gorgée, reprit-t-il en en tirant d’une poche intérieure de sa cape une fiole ouvragée, d’une matière indéterminable dans l’obscurité de la nuit. La lune ronde et miroitante avait disparu derrière un nuage gris, assez large et opaque pour en entraver toute la lumière. - Je vous en prie, ne me tuez pas ! Je ne dirais rien, je vous en donne ma parole ! - J’espère bien, dit le Griffon, étrangement calme devant la frayeur du Tallien. Ceci est seulement pour m’assurer que vous tiendrez votre langue. Le regard de l’homme s’attarda un instant sur la dague de son agresseur, puis consentit à écarter légèrement ses lèvres, tremblantes, et le laissa y verser quelques gouttes. Fermant les yeux, il s’attendit à ressentir une quelconque douleur, mais les secondes, subitement plus longues, passaient sans que rien ne se passe. Puis, petit à petit, il sentit les muscles de son corps se détendre, et une sensation de vide confortable se s’installa en lui. Il se sentit son corps se réchauffer au fur et à mesure que le liquide le traversait, comme s’il avait but une gorgée de lait tiède par une nuit particulièrement glaciale. - A présent, vous allez m’écouter attentivement, fit une voix vaguement familière qui résonna dans le creux de sa tête. - Vous ne savez ni d’où viennent ces fameuse carrioles, ni ce qu’elles contiennent. Vous reprendrez la route demain matin, et raconterez à votre Roi que tout est calme ici, et direz également qu’il n’aurait aucun intérêt à s’en prendre à son frère. Quant à ce soir, vous aurez trop bu pour vous souvenir ce qu’il s’y est passé. Maintenant, vous allez revenir à l’Auberge, y demander une chambre pour la nuit, et vous endormir aussitôt. Vous avez bien tout compris ? Sans mouvoir ses lèvres, il acquiesça en hochant lentement la tête. Le Griffon desserra alors son étreinte, et le Tallien fit volte-face pour pousser la porte en bois grinçante de l’Auberge. Avant que la lumière de la pièce n’atteigne l’endroit où il s’était trouvé un instant auparavant, l’ombre du Griffon avait disparue dans les ténèbres de la nuit-noire. | |
| | | E-Nixe Auteur
Nombre de messages : 1600 Age : 34 Localisation : Sur Atlantis Loisirs : Me prende des mega fou rire Date d'inscription : 13/12/2006
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Sam 29 Déc - 17:19 | |
| Peut tu présiser ce que tu vien de posté s'il te plait. | |
| | | Pendragon Auteur
Nombre de messages : 22 Age : 33 Date d'inscription : 26/12/2007
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] Sam 29 Déc - 23:59 | |
| Le Chapitre Deux - Préparatifs, c'est le titre du sujet ^^ | |
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| Sujet: Re: La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] | |
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| | | | La Grande Hysmen [Heroic/High Fantasy] | |
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