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 [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)

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ça vous dirait le prologue de mon roman ?
Oh oui j'adore je veux te lire Tlina
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Bof, après tout si tu veux j'ai du temps à perdre
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Pas d'opinion
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Je veux pas, j'aime pô lire
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J'ai une conjonctivite
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Je suis analphabète
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Et si on parlait de la politique étrangère du Turkménistan ?
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeLun 23 Juil - 13:43

Okkkkkkkkk je me demande où tu trouves tous ces noms! Surprised
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeLun 23 Juil - 15:23

c'est là qu'on voit que j'aime les y... lol
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeVen 27 Juil - 20:17

CHAPITRE 2

(accrochez-vous, y'a plein de nouveaux persos)

Marcher vivement dans les couloirs fréquentés du palais royal de Tionne, si on cherche à atteindre le plus vite possible un but précis, relève du défi physique et psychologique. Physique, d’abord, car se faufiler d’adulte de haute taille en adulte de haute taille, sans bousculer personne, à une allure rapide, demande beaucoup de précision et d’agilité ; psychologique ensuite, car il en faut, de la maîtrise de soi, pour réprimer une envie folle de courir vers son but en écartant violemment tous ces courtisans inconnus, intrigants et quémandeurs de toute sorte, de son passage ! Pour ma part j’en aurais eu le droit, si la bienséance n’existait pas : j’étais ici chez moi, en tant que membre de la famille royale, et membre du Collège des Mages par-dessus le marché ! Mais l’étiquette m’interdit ce genre de débordements. C’est lassant d’être noble.
Ce jour-là, le vingt-cinq décembre mille quatre cent vingt-neuf pour être précise, je cherchais à atteindre discrètement les appartements de Maël-Darya. Avec une lenteur horripilante je passais de patio en grande salle, marchais le long de hauts couloirs voûtés, traversais des passerelles finement sculptées, en croisant au passage à peu près la totalité des plus importants courtisans et membres de la famille royale. Nore-Len, le Prince consort de Loriësand et Premier Doge de Tionne, par exemple, arpentait fièrement les couloirs de marbre, la masse des nobles s’écartant devant lui ; ma mère, Shen-Lirye, dame de Mekaïna , le suivait de peu, discutant gravement de théologie avec le Grand Prêtre du Soleil, représentant du Culte à la cour ; en retrait se tenait son sbire le Prêtre Officiant du palais, qui jetait des regards mauvais à son pire concurrent, le Haut Serviteur du culte du Créateur. Ces deux religions, Culte du Soleil et Culte du Créateur, s’étaient affrontées pendant des siècles et, si depuis 1351 la loi de la bonne reine Maël-Lyane proclame la liberté de culte au Loriësand, à l’époque elle n’existait que depuis deux générations d’hommes, et le Culte du Soleil rechignait à voir le nombre de ses fidèles et ses prérogatives à la cour péricliter. Autrefois, il s’était hissé de croyance locale des paysans occidentaux en seule religion officielle du Loriësand, dotée d’une immense influence sur la politique du royaume, jusqu’à cette fameuse loi. Ceci dit, les Adorateurs du Soleil avaient encore des privilèges : par exemple, ils avaient gardé un temple au palais royal, grâce au soutien actif de ma mère et du Mage Recteur.
Après ce cortège de la spiritualité venaient deux plus si jeunes courtisanes nommées Omera-Ninte et Cyera-Phyne, qui parlaient acerbement de la décadence artistique de l’époque ; enfin le reste de ma famille proche, l’aîné de mes deux frères Loy-Mer qui ne répondit pas au salut que je lui adressai, tout comme Onel son cadet qui lui emboîtait le pas, et ma soeur aînée Sherya-Shen, qui gobait naïvement les paroles mielleuses d’un jouvenceau dont j’ignorais le nom, un sourire candide aux lèvres, sa tête blonde s’agitant de temps à autre.
Bref, après avoir croisé tout ce beau monde, je suivis un couloir aux murs gravés de symboles divers, écartai un rideau de soie, traversai un grande salle ornée de fresques habilement peintes - et arrivai devant une petite porte de bois sombre cachée sous une tenture pourpre. Je l’ouvris et plongeai dans un couloir obscur, que seuls les domestiques empruntaient d’ordinaire, sombre et silencieux.
Il avait beau être très mal tenu, ce couloir, en regard des somptueuses pièces qu’il côtoyait, ce n’en était pas moins un des trajets les plus rapides pour atteindre les appartements royaux. Car, si les domestiques sont au moins aussi nombreux que les courtisans au palais, ils s’écartent obséquieusement devant les riches vêtements qui clament haut mon rang... quoique je préférerais nettement ne pas avoir à porter ces frusques et pouvoir me glisser discrètement jusqu’à mon but. Et même si je n’avais pas de raison spéciale pour tenir à la discrétion, ces regards à moitié étonnés, à moitié respectueux pèsent plus lourd sur moi que toute l’indifférence de mes frères.
Enfin, foin de considérations inutiles ; en arpentant ce couloir je m’approchais des appartements de mon illustre cousine Maël-Darya, reine du Loriësand.
Maël n’était plus toute jeune. À vrai dire, elle n’était plus jeune du tout, et malade de surcroît. Elle sortait donc très peu de ses appartements, laissant à ses ministres l’application des lois, et ne paraissant que furtivement aux cérémonies officielles et au Conseil du Peuple. Sa santé m’inquiétait sérieusement : non pas que dans la famille royale, où le malheur des uns donne le pouvoir aux autres, on ressente particulièrement de l’affection pour ses proches mais, si son état s’empirait, ma mère hériterait de la couronne et je deviendrais par conséquent la deuxième prétendante au trône, juste après ma soeur aînée.
Et cela, c’était mon pire cauchemar.
Tripotant le gant noir que j’avais gardé par prudence à la main gauche, j’atteignis, au fond du couloir, une grande porte blanche. Un domestique non loin de là darda vers moi un regard curieux quand je poussai le battant, puis se retourna vivement et s’éloigna, tandis que j’entrais dans les appartements royaux.
Maël-Darya était seule, assise dans un fauteuil, les pieds sur un sofa, près d’une fenêtre qui donnait sur la mer. Sa main osseuse agitait un petit éventail de dentelle devant son visage ridé, son autre main ajustant le léger diadème d’argent surmonté d’une étoile à six branches, signe de la royauté, au milieu de ses cheveux grisonnants. Ma cousine, à l’âge de cinquante-sept ans, en faisait soixante-cinq.
Comme l’ensemble de la famille royale depuis son ancêtre la reine Maël-Lyane, elle avait eu ses deux enfants sur le tard, profitant des potions contraceptives des apothicaires royaux pour s’amuser durant sa jeunesse avant de penser vers la quarantaine à une héritière pour la couronne. Celles qui avaient procédé autrement avaient vu des écarts d’âge immenses se creuser entre leurs enfants, ce qui en résultait que moi, Lirta, adolescente de quatorze ans, avait des frères voisinant la trentaine et une cousine de cinquante-sept ans. C’est ainsi dans la plus haute noblesse : comme, bénies par le Soleil, nous pouvons profiter à la fois des avancées scientifiques et d’une nature qui nous permet de procréer jusqu’à un âge avancé de notre existence - pour la plupart jusqu’à la cinquantaine, c’est l’hérédité liathene qui veut ça - nous autres femmes de la famille royale serions bien stupides de ne pas en profiter. Maël-Darya, elle, en avait bien profité. Elle était réputée pour avoir été dans sa jeunesse une des princesses les plus libertines du siècle passé, et monter sur le trône à l’âge de vingt-neuf ans ne l’avait pas nécessairement assagie ; simplement les reproches que l’on clamait haut et fort auparavant s’étaient changés en discrètes rumeurs. Elle s’était mariée plutôt tard à Nore-Len, d’ascendance liathene par son grand-père ; elle avait eu un fils de lui, à savoir Maï-Nore, mais cela, aux dires de la cour, ne l’avait pas empêché de prendre des amants. On racontait, ou plutôt, on chuchotait (rien ne le prouvait mais rien ne l’infirmait non plus) que la princesse disparue, la petite Mey-Maël, était le fruit d’amours illégitimes avec un guerrier mésénien qui faisait partie d’une délégation du Mesen à la cour de Tionne en mille quatre cent quatorze. La reine n’avait jamais démenti, mais peut-être n’était-ce que parce que nul n’avait osé lui poser la question.
Je frappai doucement la porte derrière moi pour attirer l’attention de ma souveraine et posai un genou en terre. Maël était ma cousine, mais c’était la reine, et mon aînée ; je ne pouvais lui parler comme à Maï ou à un élève du Collège, même en privé.
– Ô ma Reine, commençai-je sur un ton déclamatoire, pardonnez cette intrusion mais moi, Lirta-Shen, par la grâce du Soleil votre cousine, aurais une information urgente destinée à vous seule.
Pas mal, comme entrée en matière. Cependant j’aurais pu me passer de la formule pompeuse en appelant au Soleil : je faisais ici référence à une croyance qui était mienne et non celle de ma souveraine. À vrai dire, dans sa jeunesse, Maël-Darya était réputée pour prêcher l’athéisme pur et dur dans la lignée de ses mère, grand- mère et arrière grand-mère ; mais dans l’inspiration du moment, je l’avais oublié. Il faut dire à ma décharge qu’à l’époque, la plupart des personnages importants envers lesquels je devais user de ce genre de formule étaient membres du Culte.
Maël-Darya ne dut pas relever cette allusion malheureuse, car ses seules réactions furent de cesser d’agiter son éventail, de poser sa main contre son menton et de fixer sur moi des yeux interrogateurs, plus foncés que ceux de Maï, qui semblaient vouloir lire en moi sans rien déceler de leurs émotions propres.
– Lirta ? Qu’as-tu donc, ma petite ? demanda-t-elle d’une voix plus affaiblie par la maladie que par l’âge.
Évidemment, si moi je devais respecter cérémonieusement l’étiquette face à ma reine quelles que soient les circonstances, elle n’y était pas contrainte, du moins pas en public.
– Ma reine, dis-je en m’approchant avec déférence avant de m’agenouiller à nouveau, si vous me jugez digne de votre confiance, daignez regarder ma main gauche.
Et j’ôtai le gant noir qui masquait le dos de ma main, en silence.
L’éventail de Maël- Darya tomba sur le sol dans un froissement d’étoffes.
– Est-ce possible ? murmura la reine.
Elle me prit la main fébrilement et la tourna et la retourna entre ses frêles doigts. Décidément, c’est une manie dans cette famille, que de triturer la main des gens... Tous ont vraiment du mal à croire aux bonnes nouvelles.
– Ma reine, repris-je en retirant lentement ma main, je ne puis mieux vous l’assurer qu’en vous montrant cette marque. Vous pouvez à votre gré prendre les décisions que vous désirez, qui seront sans nul doute les bonnes. Je vous avouerai que pour ma part, je souhaite que ma cousine soit au plus tôt retrouvée et qu’elle reprenne sa place d’héritière du trône.
Elle ne me demanda pas pourquoi je préférais ainsi céder ma place de troisième prétendante et ma chance de monter sur le trône le cas échéant, mais je sentis la question flotter sur ses lèvres.
– Permettez-moi de me retirer, ma reine, sollicitai-je pour couper court.
Elle eut un mouvement de tête indécis que j’interprétai - à tout hasard - comme un acquiescement ; je me levai, remis mon gant et repartis par la petite porte de service, après avoir esquissé une assez piteuse révérence.
Je sentais encore son regard brun, à peine plus foncé que celui de Maï, me suivant avec curiosité.


Nouveaux personnages :
Loy-Mer et Onel-Mer, cousins de la reine Maël-Darya, frères aînés de Lirta-Shen.
Sherya-Shen, cousine de la reine Maël-Darya, soeur aînée de Lirta-Shen.
Kor-Ekeyo, Mage Recteur du Collège des Mages de Tionne, beau-frère de la Dame Shen-Lirye, oncle de Lirta-Shen.
Omera-Ninte, Cyera-Phyne, nobles dames de la cour (mais bon, si vous les oubliez c'est pas grave).
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeVen 27 Juil - 21:50

Citation :
si depuis 1351 la loi de la bonne reine Maël-Lyane proclame la liberté de culte au Loriësand
Ca me fait penser à l'édit de Nantes... hihi

T'as dit que si on voyait une faute d'orthographe on hurlait...
Citation :
traversai un grande salle
un ==> une

Citation :
elle avait eu ses deux enfants sur le tard
J'ai jamais vu cette expression, ça se dit?
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Juil - 12:57

oui ça se dit (je l'emploie couramment et je n'ai choqué personne pour l'instant ^^)
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Juil - 13:05

Ah. Bah ça fait un truc de plus dans ma petite cervelle! Soeurdunefolle ==> [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 893304
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeSam 18 Aoû - 18:48

Chapitre 3, partie 1

- Kelane -
Otant, d’un revers de main, la poussière qui s’accumulait dans les plis de sa robe, Kelane regardait les dockers qui apportaient les marchandises de Lore à terre, sur les quais humides de la petite ville de Mienn. Il en y avait peu, exactement huit caisses, contenant chacune une dizaine de rouleaux de soie - ces caisses qui, accessoirement, se trouvaient être le meilleur moyen de transporter discrètement des morceaux d’ivoire ; mais l’important n’était pas la quantité de soie qu’elles contenaient mais sa qualité.
Kelane enjamba une large flaque d’eau sale, en relevant précautionneusement le bas de sa robe. Poussière et humidité : voilà ce qu’on trouvait en majorité à Mienn, le plus important des bourgs du Loriësand du sud du fleuve Layne, depuis que la dernière guerre avait attribué à la ville voisine de Herko la nationalité meyrane. Alors c’était cela, le Loriësand. Des quais grouillants de marchands, des douaniers pointilleux, des gamins qui couraient en tous sens, des chiens, des chevaux, des ânes, des charrettes, des bateaux, tout cela entassé dans une petite bourgade aux petites maisons grises. Lore et sa fille avaient vu bien pire, mais on aurait pu s’attendre à mieux pour un pays qui passait pour être le plus riche du continent. Mais peut-être qu’ils ne l’avaient pas abordé par le bon côté.
Lore avait acheté quatre ânes, qu’il avait marchandé pendant une bonne demi-heure avec un ânier loriësandais assez chatouilleux sur le prix de ses bêtes, pour porter les marchandises. Lui-même, Kelane et le mercenaire qui les escortait emprunteraient des montures plus rapides ; les deux hommes monteraient des chevaux gris et la jeune fille un petit poney bai nommé Sheïle.
Soudain, la meyrane sentit le petit poignard mésénien qu’elle portait à la ceinture se détacher et glisser. Le noeud, trop lâche, avait cédé ; l’arme et son fourreau métallique tombèrent sur les pavés en tintant. Kelane se pencha pour le ramasser et le rattacha solidement à sa petite courroie de cuir.
– Kelane ! l’appela Lore d’un bout du quai, tout fonctionne ?
– Oui, répondit-elle en criant pour bien se faire entendre malgré le bruit des dockers, des marchands faisant leurs inventaires à voix haute, des enfants qui jouaient à cache-cache dans les recoins du port en courant et en criant. Les marchandises sont presque toutes déchargées !
– Pourrais-tu vérifier si toutes les caisses sont bien à mon nom ? Je ne voudrais pas emporter des marchandises de ce cher capitaine !
– Oui, ce serait malhonnête, renchérit Kelane avec un sourire qui illumina de malice ses yeux marrons.
L’adolescente se retourna vivement vers les caisses empilées sur le quai, faisant voltiger derrière elle sa cape gris-noir. Elle s’accroupit près de la marchandise, geignant un peu contre l’humidité des quais, inspectant sous tous les angles ses caisses pour apercevoir les quatre lettres du nom “Lore” peintes en rouge sur le bois. Et soudain, elle ressentit quelque chose.
Quelque chose... oui, quelque chose, un sentiment vague, une intuition, l’envahit quand elle approcha d’une des caisses, comme un fourmillement au bout des doigts, comme une faible lueur scintillant à la lisière de son champ de vision.
Elle tourna la tête en tous sens : non, rien ne brillait à part le soleil, les eaux miroitantes du Layne et les flaques sur les pavés disjoints du port. Pourtant, cette sensation étrange ne s’estompait pas.
Cela venait des caisses, elle en était sûre.
L’une d’elles, là. Kelane s’en approcha. La sensation s’amplifia.
Il fallait ouvrir cette caisse.
– Kelane !
La voix de Lore, là-bas. L’adolescente se retourna à l’appel de son nom, l’air égarée.
– Tout est en ordre ? On peut charger ?
Avant qu’elle-même ne se soit rendue compte de ce qu’elle disait, Kelane acquiesça. Les dockers s’approchèrent alors et prirent les caisses une à une, tandis que cette étrange vibration s’effaçait peu à peu.
La jeune fille brune retourna auprès de son poney Sheïle et vérifia distraitement le contenu des fontes. De la nourriture, essentiellement du pain de maïs du Meyra et des bâtons de viande séchée, une gourde remplie d’eau, une couverture et des draps enroulés et attachés derrière la selle, le livre des comptes dont Kelane était chargée et un nécessaire à écrire - c’est-à-dire de la poudre à encre sous forme de petits cubes compacts, un petit encrier et un porte-plume avec plusieurs plumes de métal. En plus de cela, une boussole, plusieurs cartes de Loriësand et du sud de Sarmeya et une petite flûte pour égayer les veillées loin des villes.
Tout était en ordre. Il n’y avait pas à s’inquiéter.
Et pourtant…le souvenir de cette étrange sensation la tourmentait, comme si Kelane avait laissé alors échapper quelque chose, comme si elle était passée à côté d’un événement important, d’une révélation.
Que pouvait-il donc y avoir dans cette caisse ?
Pour s’empêcher d’y penser à nouveau, Kelane se concentra dans l’étude du trajet à suivre. D’abord, une route relativement petite jusqu’à Yeïko - l’avantage de cette route était qu’elle était peu fréquentée en cette saison - ensuite, à Yeïko, une voie plus fréquentée mais plus rapide jusqu’à Tionne.
Kelane allait calculer combien d’argent leur resterait de leur capital de base après les frais de voyage, quand elle se sentit observée. Elle leva alors les yeux et vit, face à elle, un petit être aux cheveux blond clair, un minuscule enfant au teint pâle qui la dévisageait avec des yeux étranges…
Ce devait être un Liathen, car ses yeux semblaient être deux ovales de nuit qu’une main mystérieuse aurait découpés autour de deux étoiles.
Non loin, des enfants couraient jusqu’à se couper le souffle, cherchant à s’attraper mutuellement, à grands renforts de cris, de rires ou de pleurs. Des hommes râlaient à voix haute en posant le pied dans une flaque dans un bruit d’éclaboussure, le bois des bateaux grinçait au rythme des clapotis du fleuve, les voiles claquaient, les chevaux hennissaient, le fer tintait contre la pierre. Cependant l’enfant liathen restait fixe et silencieux.
Le petit être dévisagea Kelane encore un instant, comme s’il cherchait à la reconnaître, puis se retourna vivement et courut vers une Liathene aux membres si fins qu’elle en paraissait maigre, qui le regardait de loin, sa mère peut-être.
– Eyla ! eyla ! Sa, tsin kyina ana ekoreya ! disait-il à sa mère d’une voix suraiguë, en pointant Keleïne du doigt.
– Teten omin lenali, Eshine, répliqua-t-elle sur un ton de réprimande.
L’air légèrement embarrassée, la mère s’avança vers la jeune fille.
– Pardonnez mon fils, s’il vous a offensé en vous montrant du doigt ainsi, s’excusa-t-elle dans un parfait yônek, il avait trouvé que vous ressembliez à sa tante. C’est un tout jeune garçon... Ce qu’il se passe dans la tête d’un enfant de cet âge, seul le Créateur peut le comprendre.
– Ce n’est rien, répondit la meyrane avec un sourire indulgent.
– Pourtant vous n’avez aucune ressemblance avec ma belle-sœur, je vous l’assure, reprit la Liathene comme si cette comparaison ne pouvait être qu’objet de honte pour l’adolescente. Enfin…
Les yeux nocturnes de la mère scrutèrent un instant le visage de Kelane, semblant saisir et mémoriser tous ses traits pour les comparer ensuite, et la Liathene murmurait :
– A part peut-être cette très vague nuance dans la courbe des sourcils…et la forme du visage, si on ne prête pas attention à ces hautes pommettes…mais c’est impossible…
– Kelane ! retentit, au loin, la voix de Lore. Nous partons !
– Excusez-moi, balbutia précipitamment la jeune fille, je dois rejoindre L… mon père...
Détournant vivement les yeux de la petite créature gracile, elle empoigna l’encolure de Sheïle, monta sur son étrier et enfourcha le poney puis, tirant ses rênes vers la gauche, elle rejoignit le marchand qui l’attendait, l’air impatient, monté sur son cheval gris à côté des quatre ânes chargés de marchandises.
Kelane n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que, derrière elle, la Liathene la fixait encore de ses grands yeux d’encre, l’air interrogateur.
Elle-même commençait à se poser beaucoup de questions, auxquelles, pour l’instant, il n’y avait apparemment pas de réponses.
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeSam 18 Aoû - 19:37

Vraiment, le seul truc qu'on peut reprocher à ton histoire, c'est la complexité et le grand nombre de noms! Mais avec la liste que t'as donné, ça va.
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Aoû - 12:59

Je crois que je vais rajouter un index sur le manuscrit. La complexité, elle, se résoudra d'elle-même au fil de la lecture.
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Aoû - 13:16

Chapitre 3, partie 2


- Issine -
Quand Issine se réveilla, ce fut ballottée dans sa caisse, comprimée entre les planches couvertes de soie en haut et les planches couvertes de soie en bas. Heureusement que ce marchand transportait de la soie et non des clous.
Issine ferma les yeux - ne voir que ses genoux était fatigant - et se laissa bercer, son ouïe seule en alerte. À la lenteur des pas et aux hennissements qu’elle entendait de temps à autre, elle devait être transportée par un âne. Les sabots ferrés claquaient durement sur le sol, rendant un son métallique : où qu’elle soit, ou plutôt où que la caisse soit, c’était sur une route bien pavée. Si vraiment elle était partie pour le Mesen, il devait s’agir de la route qui sortait de Mienn et se divisait en deux à Yeïko, vers le Nord et vers l’Ouest.
– Meyenara laï, murmura-t-elle pour elle-même, la tête coincée contre ses jambes et le dos douloureux à force d’être voûté. Elle était partie. Enfin.
Elle se rendormait peu à peu quand une secousse plus forte la réveilla. A l’extérieur, la voix du marchand donnait des ordres.
– Déchargez toutes les bêtes, Kyor-Edim, entendait Issine à travers la soie et le bois. La nuit tombe. Nous allons faire halte ici.
– C’est lent, ces ânes, fit une voix de jeune fille non loin. À peine ce chemin en un jour !
– A Yeïko, nous achèterons un chariot et des chevaux, dit le marchand. Mienn était trop petite pour en trouver à bon marché... En attendant, va aider le loriësandais.
Issine entendit un bruit de pas, puis ses oreilles ne perçurent plus que des hennissements et des sons de lourds paquets qu’on posait sur le sol. Il fallait rester éveillée, le temps que le marchand et ceux qui l’accompagnaient aient mangé et se soient endormis, alors Issine sortirait de sa cachette pour trouver de quoi se nourrir et surtout, de quoi boire.
Une ou deux heures passèrent ainsi, la jeune fille se taisant, recroquevillée dans sa boîte, les yeux fermés, les oreilles aux aguets. Dehors, on faisait du feu, on buvait, on mangeait, on discutait.
Enfin, les dernières paroles se tarirent, et laissèrent place aux profondes respirations du sommeil. Issine pouvait y aller.
L’un après l’autre, elle enleva ses quatre sorts de fixation, puis poussa un peu des mains la paroi du couvercle : la caisse s’ouvrit. Issine prit le temps de modifier son apparence aux couleurs de la nuit et sortit, redressant son corps ankylosé. Son dos et ses épaules, irrités par les continuels frottements contre le bois, lui faisaient mal. Si elle pouvait trouver de l’eau assez fraîche pour atténuer cette douleur...
Hors de la caisse, tout était absolument silencieux ; deux formes étaient couchées autour d’un foyer qui rougeoyait encore, non loin de quatre ânes, d’un poney bai et de deux hongres gris, qui somnolaient debout. A côté d’eux, un ballot et des outres. Des outres. De l’eau.
– Tu nous crois vraiment assez stupides pour ne pas faire un tour de garde ? retentit soudain une voix derrière la jeune fille.
En même temps, Issine sentit le contact dur d’une pointe métallique dans son dos.
– Retourne-toi ! Je veux voir ton visage. Qui es-tu ?
Issine se retourna. Une adolescente relativement corpulente, aux cheveux brun foncé, vêtue d’une longue robe de voyage et d’une cape grise, se tenait devant elle, une lanterne sourde dans la main gauche et une épée dans la main droite. Ses grands yeux marrons fixaient Issine, une lueur d’incrédulité mêlée à la dureté qu’ils exprimaient.
Issine se souvint tout à coup qu’elle avait gardé son “camouflage”qui couvrait dans la nuit sa peau pâle aux regards extérieurs, si bien qu’à la lumière on ne la voyait que mieux. Alors elle reprit son apparence habituelle, une petite adolescente aux longs cheveux blond-vénitien, avec des yeux noirs enfantins, un bandeau de tissu au front. L’adolescente face à elle avait l’air éberluée par ce subit changement d’apparence, mais le bras qui tenait l’épée ne faiblit pas.
Elle resta un moment perplexe, son épée toujours tendue, visiblement indécise.
- Lore ! Kyor-Edim ! appela-t-elle soudain.
Les deux formes couchées à terre bougèrent, puis se levèrent, repoussant leurs couvertures dans un froissement de draps ; deux grands hommes se dressèrent, habillés de pied en cap. Issine se dit qu’ils avaient dû dormir tout habillés, tout en trouvant que c’était une réflexion stupide à se tenir quand on était, comme elle, dans une situation critique.
– Il y a un rôdeur, Kelane ? demanda l’un, un grand brun au front haut, et qui aurait semblé fier s’il n’avait pas autant eu l’air mal réveillé.
– Une rôdeuse, exactement, lança Kelane.
– Qui es-tu ? attaqua directement le troisième, un grand homme au visage dur et à la carrure imposante.
Issine sentit qu’elle devait répondre, mais les mots s’étranglèrent dans sa bouche. Les trois regards fixés sur elle l’intimidaient. Là résidait sa faiblesse : quand il s’agissait d’agir seule et silencieuse, elle adad décidée et prête à tout ; mais dès qu’un regard étranger se posait sur elle, Issine redevenait ce qu’elle adad vraiment : une enfant introvertie et timide, loin, bien loin, de la jeune fille à l’esprit déterminé qu’éveillaient en elle la nuit et le silence.
– Qui es-tu ? répéta l’homme.
Sa voix s’était faite plus dure encore, et ses yeux semblaient vouloir transpercer Issine du regard.
– Iss…Issine, bégaya-t-elle. Issine… du village de Lekyerno à la frontière, au sud-est... en Loïke.
– Que nous veux-tu ? lança abruptement l’homme.
– Je voulais juste… partir loin… loin de chez moi…balbutia-t-elle. Voir l’Ouest…
– C’est une gamine en fugue, fit le grand brun. En fugue dans mes marchandises !
– Nos marchandises, Lore, le rappela à l’ordre l’adolescente. Selon toi, qu’en fait-on ? lui demanda-t-elle, désignant Issine du menton comme elle en aurait fait d’une chose.
– Je suis d’avis que nous la laissions ici et repartions aussitôt, dit Lore. Ses parents finiront bien par la retrouver.
– Non ! cria Issine convulsivement.
Non ! Elle s’était échappée de chez elle, avait volé une barque pour gagner Mienn, s’était cachée dans cette caisse, avait été ballottée sur vingt lieues contre du bois, et tout cela pour rien !? Si elle échouait maintenant, jamais plus elle ne pourrait trouver ceux qui reconnaîtraient ses talents à leur juste valeur ! Jamais plus elle ne pourrait voir ses rêves de voyage et d’inconnu prendre vie !
Elle prit soudain conscience des trois regards surpris à nouveau fixés sur elle.
– Non, répéta-t-elle confusément. Si je rentre chez mes parents, je… je… ils me battront, finit-elle par mentir, tête basse.
À l’aide de ses pouvoirs, elle traça mentalement quelques longs traits rouges sur son dos, ouvrit les boutons de derrière sa tunique et montra fébrilement sa peau zébrée de factices traces de fouet.
– Quelle horreur, murmura la jeune fille brune.
Issine se dépêcha de refermer son vêtement. Elle avait tracé ces lignes rouges à la hâte : celles-ci pouvaient disparaître subitement, d’un instant à l’autre. Un peu de honte lui monta au visage. User de ce genre de stratagème la mettait mal à l’aise, mais mieux valait mentir et tricher un peu que retourner chez ces renégats qui ne méritaient même pas le nom de parents !
Cependant la vue des traces rouges avait entièrement convaincue l’adolescente brune.
– Lore, on ne peut pas la laisser à la merci de ces monstres ! s’émouvait Kelane.
– Que veux-tu qu’on en fasse, Kelane ? protesta mollement son interlocuteur.
– Elle s’occupera de nourrir les bêtes, elle nous sera utile, suppliait Kelane.
Le marchand finit par céder, dardant quand même des regards noirs en direction de la petite blonde, qui s’intensifièrent quand il découvrit que celle-ci avait jeté de précieux rouleaux de soie dans les eaux sales du Layne. Issine se confondit en excuses, promit d’être utile et serviable, finit par se coucher à côté du feu avec les autres.
Jamais elle ne pourrait être plus redevable à quelqu’un qu’à Kelane, la meyrane brune qui avait intercédé en sa faveur, même si elle avait été le jouet d’un mensonge. Déjà, Issine se sentait mal de l’avoir trompée.
Avant de s’endormir, elle se promit solennellement de faire tout ce qui était en son pouvoir si jamais Kelane avait besoin d’une aide quelconque. Oui, elle le ferait, même s’il fallait pour cela atteindre l’extrême limite - même s’il fallait affronter les regards de toute une foule.
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeMer 22 Aoû - 19:02

Je viens de penser que j'avais oublié de lire ce dernier post.

tlina a écrit:
Là résidait sa faiblesse : quand il s’agissait d’agir seule et silencieuse, elle adad décidée et prête à tout ; mais dès qu’un regard étranger se posait sur elle, Issine redevenait ce qu’elle adad vraiment : une enfant introvertie et timide, loin, bien loin, de la jeune fille à l’esprit déterminé qu’éveillaient en elle la nuit et le silence.
C'est quoi "adad"? Shocked
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeMer 22 Aoû - 19:15

Purée c'est ce fichu correcteur automatique !!!!!!!!!!!!!!!!! (énervement de l'énervation) Il est réglé en anglais !
Remplace mentalement par "était" en fait
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeMer 22 Aoû - 19:20

Oui, c'est ce que j'ai fait. Mais pourquoi ça l'a fait que pour ces deux-là?
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeMer 22 Aoû - 19:26

C'est que ma soeur avait tapé une partie de ce texte sur son ordi avec Word et que Word étant mal compatible avec MON logiciel de traitement de textes, il y a un passage où le logiciel est réglé en anglais. J'avais lancé le correcteur automatique pour remplacer des noms de personnage et dans ce passage réglé en anglais par défaut, ça m'a remplacé des mots français par des mots anglais...
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeDim 2 Sep - 19:02

Chapitre 4 partie 1.


Avant même l’aube du vingt-six décembre 1429, la plupart des messagers du palais de Maël-Darya partirent pour les quatre coins du royaume loriësandais, sur leurs coursiers quasiment infatigables élevés spécialement par les mages de la cour pour qu’ils soient plus rapides que tout autre cheval. Leur message était destiné à tous les capitaines de toutes les garnisons de toutes les provinces du royaume, et contenait l’ordre de chercher, de repérer, voire d’envoyer au Collège des Mages de Tionne toute orpheline âgée d’environ quinze ans, aux yeux d’un marron proche du noir, qui serait entrée le vingt-quatre décembre au soir dans le pays. Si l’orpheline en question développait une sorte de don magique, il fallait en informer d’autant plus vite la hiérarchie.
Car la famille royale de Loriësand était traditionnellement une famille de mages. Maël-Darya, par exemple, avait suivi les enseignements du Collège des Mages. Elle pouvait grâce à cela augmenter son charisme jusqu’à prendre un réel ascendant sur ceux qui la voyaient et l’écoutaient. Sa mère avait été la meilleure guérisseuse de Loriësand grâce à ses dons. May, lui, développait ce que les mages appelaient un “pouvoir mental” : il pouvait établir un contact d’ordre télépathique avec quelqu’un d’absent “de conscient à inconscient”, disait le Mage Recteur Kor-Ekeyo, ce que le commun des mortels désigne vulgairement par “lire dans les pensées”. Pour ma part, je me plaisais à faire des concentrés d’énergie pure sous la forme d’étincelles. Je sais, dit comme cela, ça a l’air extraordinaire, mais, en fait, faire des étincelles est un don bien inutile, puisque cela ne sert qu’à éclairer, et encore pas très bien. Cette
stagnation au niveau le plus simple de mon pouvoir désespérait les mages : “Comment”, disaient-ils, “avec un tel potentiel, Lirta peut-elle se limiter à des dons mineurs ?”
Cette abondance de dons magiques dans ma famille est due au sang liathen qui coule dans nos veines. Même à l’époque, ce n’était plus un secret que l‘hérédité liathene permet d’acquérir les dons des Liatheni. Ceux-ci ont le pouvoir de maîtriser les forces naturelles, ce qu’ils transmettent en partie à leurs descendants et que nous appelons naïvement magie. La reine Maël-Darya elle-même était une demi-Liathene,
de part son père le Prince Consort Lyin-Kyan (qui se nommait en réalité Oderann Eladeïn Erka, de cette famille Erka qui engendrait les reines et produisaient aussi des bandits comme Oyekyon et Meloyda) ; en général, tous les mages du Loriësand ont donc cette hérédité en commun. Et, à l’exception de Mosh-Loyr, de Kor-Ekeyo, et de quelques autres comme Maï, cette ascendance se manifeste plus chez les femmes.
C’est pourquoi les premières reines loriësandaises avaient établi, en l’an 233 selon le compte d’Ariton, deux lois : l’une décrétait que toujours la couronne du Loriësand se transmettrait de femme en femme ; la deuxième – celle que je détestais le plus, celle qui me faisait rager sur mon coussin la nuit et qui causait mes perpétuelles insomnies – ordonnait à toute héritière de la couronne, et avec elle la deuxième prétendante au trône, de prendre pour époux un homme de sang liathen et qui soit totalement étranger à la famille royale. Histoire de renouveler un peu la magie.
Et il ne passait pas un jour sans que je maudisse cette loi stupide qui me forçait, si ma mère prenait la couronne, à prendre pour époux n’importe quel petit blond maigrichon bourré de dons magiques jusqu’à la substantifique moelle !
Désolée, mais mon genre ce serait plutôt les grands bruns comme…
Holà, Lirta, ma petite, tu vas trop loin. Tu finiras par lasser le lecteur avec tes digressions. Borne-toi à lui raconter ton histoire.
Donc, le vingt-sept décembre, Maï et moi étions assis dans une grande salle du palais à boire du café sarmeyan avec les principaux courtisans, mon cousin souriant, poli, charmant, comme à son habitude, moi attifée d’une robe affreuse tellement ornée de dorures que j’avais l’impression de porter tous les trésors d’Esento sur le dos. Comment Maï-Nore réussissait à rester aussi attentionné tout en étouffant dans
une salle pleine de monde, cela dépassait mon entendement.
Toute la jeune génération de la famille royale était là, c’est-à-dire mes deux frères, ma si belle et si douce et si naïve soeur Sherya-Shen, quatre autres cousins assez lointains de la reine, Maï et moi. Devant nous, défilaient tous les courtisans, qui répétaient sans avoir l’air de s’en lasser les mêmes compliments : “Oh, vous êtes très belle, damoiselle Sherya-Shen”, “Vous avez l’air en pleine forme, seigneur Maï-
Nore”, “Seigneur Loy-Mer ? Comme vous avez changé ! Et en bien je vous l’assure !”.
Il ne manquait que Mey-Maël. Heureusement, finalement, qu’elle était quelque part en vadrouille près des frontières du pays, plutôt qu’ici à supporter les flagorneries des courtisans qui, souvent, voulaient surtout bien se faire voir de la reine ou de son héritière ma mère en s’aplatissant devant les membres de sa famille.
De tous côtés la conversation allait bon train. Un courtisan exposait à ma soeur la bonne avancée de ses recherches sur un moyen pour produire des livres, plus simple et plus rapide que la copie à la main, ce qui rendrait la littérature beaucoup moins chère et plus accessible à la populace, ce qui faisait glousser deux jeunes damoiselles à leur côté. Elles considéraient sans aucun doute impossible que quelqu’un sache
apprécier la littérature s’il n’est pas membre d’une famille noble depuis au minimum dix-sept générations.
Présidant l’assemblée, l’air impassible, Nore-Len, le père de Maï, discutait avec Syor-Koh, un grand homme entre deux âges, qui affichait fièrement son ascendance mésenienne.
– Mesen ! soupirait-il de temps à autre. Ah ! Mes ancêtres !
Il portait sans cesse, en souvenir de ses origines, un collier de perles de bois de noyer, comme les seigneurs de ce pays occidental,et avait fait coudre, à la mode du Mesen, une bande de soie noire et or sur sa tunique orange .
À côté de moi un courtisan babillait avec Leynio-Tid, l’apothicaire royal :
– Alors, herboriste Leynio-Tid, pourriez-vous nous dire de quoi souffre exactement notre bonne reine ?
Leynio-Tid masqua une grimace de mécontentement. Il trouvait sans doute le titre d’herboriste moins reluisant que celui d’apothicaire.
– Eh bien, répondit-il du ton le plus docte qu’il pouvait prendre, ce sont des choses assez complexes à expliquer à des personnes non initiées à la délicate science de la médecine... Tout ce que je peux vous dévoiler sans entrer dans des détails trop techniques, c’est que notre bonne souveraine subit une montée de certaines humeurs dans tout son corps jusqu’au cerveau, ce qui affecte ses fonctions
motrices et va jusqu’à provoquer des crises de paralysie. De plus la reine souffre beaucoup du foie... Mais, soyez-en sûr, la grande cause, c’est l’âge, rien de neuf sous les yeux du Soleil !
– Il ne faut en rien exagérer le poids des ans, réagit aussitôt la courtisane Omera-Ninte, qui avait suivi la conversation. L’âge n’est pas tout. (Elle-même avait bien dix ans de plus que la reine.) La dame Shen-Lirye de Mekaïna compte trois ans de plus que notre chère souveraine ; pourtant elle ne souffre pas de maladie. Le Soleil en soit loué ! rajouta-t-elle quand elle s’aperçut que mon frère Loy-Mer la regardait.
– Peut-être d’autres facteurs entrent-ils en jeu, conjectura le mage Siner-Oken, assis entre la squelettique courtisane Cyera-Phyne et un grand mage au nez chaussé d’un impressionnant lorgnon. En effet, selon le sage Morinno qui vécut au temps de l’empire yônek, certains événements de l’enfance peuvent marquer à ce point la part inconsciente de notre âme qu’ils peuvent affecter le corps des années après les faits. Or il est fort possible que la disparition de feu la princesse Mey-Maël – ici Maï-Nore réprima une quinte de toux – ait rappelé à la reine la mort de sa propre mère...
Le reste de son discours se perdit dans l’indifférence générale ; les courtisans se passionnaient déjà pour un autre sujet.
– Les Liatheni sont des êtres étranges, disait une courtisane grande et brune, que la quarantaine avait marqué aux yeux et aux joues. Non pas que je veuille être médisante à l’égard de votre famille, seigneur Onel-Mer, ajouta-t-elle, mais leur comportement est parfois des plus singuliers.
– Il n’y a aucune médisance, répondit mon frère. La famille de mon aïeul ne nous donne plus de nouvelles, à nous, les enfants de Shen-Lirye.
– Je me rappelle bien, intervint la courtisane Omera-Ninte, qu’au temps de la naissance de Mey-Maël, dont nous parlions à l’instant, il se trouvait à la cour une servante qui appartenait à cette... race... Elle était fort aimable, et avait une forme de charme léger et amusant avec ses yeux noirs et ses oreilles très longues. Mais comme elle était éprise d’un guerrier du Mesen en visite...
– Le fameux Riento ? l’interrompit assez fort un tout jeune courtisan, sans doute pas très averti des rumeurs de la cour à ce sujet.
Les conversations cessèrent aussitôt, et tous lancèrent un regard inquiet à Nore-Len, au fond de la salle. Mais il ne semblait pas avoir entendu cette question malheureuse, ou peut-être faisait-il semblant de ne rien avoir remarqué. Les discussions reprirent, un ton plus bas cependant.
– Non, répliqua Omera-Ninte vivement. C’était un autre, un dénommé Tesh, je crois. Il y avait un enfant dans l’affaire, et quelques semaines avant la naissance du nourrisson, trois Liatheni ont surgi au palais, et ils ont fait un scandale. Selon eux, la petite servante n’était pas autorisée à “se mêler aux humains”, comme ils disaient. Singulière mentalité, n’est-ce pas ?
– C’est exact, rajouta un petit noble qui disparaissait presque dans les coussins qui l’entouraient. Aussi, quasiment toutes les éminentes personnes qui se trouvent ici descendent de Liatheni. Et pourtant nous ne connaissons presque rien d’eux, car dès que l’un d’entre eux se marie avec une femme, il n’a plus aucun contact avec sa famille. Que c’est étrange, n’est-ce pas ? On pourrait aisément y voir une marque
de mépris !
– Les Liatheni ont leurs vertus et leurs vices comme les êtres humains, dit doucement un courtisan. Il y a chez eux comme chez nous le pire et le meilleur.
– D’ailleurs, déclara mon frère Onel, chez les Liatheni, le pire, celui qui concentre tous les vices propres à cette espèce, c’est bien cet Oyekyon qu’on n’a toujours pas retrouvé. Sa famille a déclaré qu’elle-même ne savait pas où se trouvait ce meurtrier, ainsi que sa soeur et complice... Comment se nomme-t-elle déjà ?
– Meloyda, répondit un noble.
– C’est cela, Meloyda...
Et Onel-Mer se lança dans un féroce réquisitoire contre le meurtrier en question et sa soeurette, fustigeant au passage l’absence de coopération des Liatheni, l’incapacité des services de milice, et ainsi de suite ; il ignorait sans nul doute que le “meurtrier” était un cousin germain de la reine Maël-Darya. Peu de gens le savaient, ou paraissaient le savoir. Les contacts de la reine avec sa famille paternelle étaient presque inexistants.
– Dire que ce monstre n’a que dix-neuf ans ! constatait cependant mon frère avec indignation. Il est encore imberbe !
– Mais... les Liatheni sont imberbes toute leur vie durant, lui répondit-on.
Soudain, je remarquai que l’un des courtisans, Eïko-Lynian, un petit homme joufflu à l’air assez benêt, avait, très subtilement, glissé un morceau de papier dans une petite bonbonnière métallique.
En face de lui, Nore-Len allongea posément la main vers la bonbonnière en question.
Plus rapide que lui, ma soeur au sourire si candide prit la petite boîte de métal dans un geste gracieux. Tout sourire, elle proposa la boîte au Prince Consort.
Pendant la fraction de seconde qui séparait le geste de prendre la boîte et celui de la présenter à Nore-Len, le papier avait gagné l’un des replis de son éventail.
J’étais éberluée.
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Chapitre 4 partie 2


De deux choses l’une : soit Eïko-Lynian correspondait avec ma soeur, ce qui, vu la richesse de l’un et la beauté de l’autre, laissait suggérer quelque chose d’assez intime, soit c’était Nore-Len qui intriguait avec le petit courtisan et Sherya-Shen leur avait juste chipé leur billet sous leurs yeux. En tout cas, l’adresse avec laquelle elle avait soit reçu, soit intercepté le billet ne cessait pas de m’étonner. Qu’y avait-il
d’écrit sur ce morceau de papier ? Comment le savoir ?
Maï-Nore. Etais-je stupide, j’avais oublié les pouvoirs de Maï.
Utilisant une ruse similaire à celle d’Eïko-Lynian, je glissais un des morceaux de papier que je tenais prêts dans ma poche pour ce genre de réunions étouffantes, dans l’éventail dont on m’avait affublée et le laissai tomber, avec une petite exclamation de surprise, aux pieds de mon cousin, de façon à ce que
le papier lui soit visible.
Maï-Nore regarda vers moi, baissa les yeux sur l’éventail, eut un léger sourire.
– Laissez, chère cousine, me dit-il alors que je me baissais vers le sol, en se penchant souplement.
(Eh oui ! En public, on se vouvoie.)
Il me tendit mon éventail, déchargé du billet sur lequel j’avais écrit : “Maï, éclipsons-nous.”
Peu après, il prétexta une lettre à rédiger pour sortir de la pièce. Je restais encore quelques minutes à faire semblant d’écouter la conversation, qui était passée d’Oyekyon aux étranges moeurs des habitants du Sarmeya, puis sortis à mon tour, grâce à une excuse quelconque. Je retrouvai mon cousin dans les couloirs du palais, accoudé nonchalamment contre un mur, en train de regarder les détails de la fresque
peinte sur la paroi d’en face.
– Pourquoi m’as-tu passé ce mot ? demanda-t-il quand je m’installai à côté de lui.
Je mis un peu de temps à lui expliquer, d’une petite voix fluette, ce qui s’était passé et ce que je souhaitais qu’il fasse. A peine avais-je fini qu’il poussa un grand soupir exaspéré :
– Ecoute, me dit-il d’un ton las, franchement, Lirta, cela ne regarde que ta soeur et Eïko-Lynian. Si tu crois que je vais fouiller dans les pensées de Sherya-Shen pour quelques lignes mièvres...
– Mais s’il était destiné à Nore-Len, à ton père ? protestai-je.
– Alors, répliqua-t-il d’un ton sec, cela regarde mon père, et espionner la correspondance de mon père me paraît méprisable.
Oh ! Lui et ses principes !
– Ecoute, Maï, répondis-je d’un ton décidé. Sherya a toujours été pour moi le type même de la fille bien gentille et bien naïve à la crédulité effrayante. Je ne l’ai jamais vue faire quoi que ce soit d’intelligent et de subtil comme intercepter ce billet. Voir que ce papier avait atterri dans cette bonbonnière demandait d’avoir des yeux soit très chanceux comme dans mon cas, soit aux aguets… Si elle est capable de cacher
ainsi sa subtilité à sa famille proche, c’est qu’elle est assez intelligente et retorse pour détourner les paroles de ce billet selon ses envies, tu peux me croire.
– Tu as juste envie de satisfaire ta curiosité, répliqua Maï.
- Peut-être, lançai-je, mais dans ce cas, elle me paraît légitime.
– Lirta, n’essaie pas.
– Maï… suppliai-je, la bouche en coeur.
– Non.
– Maaï…
– Bon, d’accord, céda-t-il, agacé. Mais c’est la première, la seule et la dernière fois ! Ensuite, tu me laisses tranquille !
– D’accord, acquiesçai-je, prête à tout accepter.
Nous nous installâmes dans les appartements de Maï, dans son bureau pour être précise, le seul endroit assez silencieux pour qu’il y puisse concentrer la force nécessaire à l’utilisation de son pouvoir.
Là, assis sur une chaise délicatement sculptée d’ébène de Sarmeya, Maï consacra cinq longues minutes à sa concentration, les paupières closes, ses mains posées sur ses genoux. Je ne pouvais m’empêcher de le dévisager, de remarquer la finesse des traits de son visage, de ses longs doigts, de son corps élancé, clouée sur place par l’impression de calme qui se dégageait de lui, de ses yeux fermés et de sa posture
tranquille.
(Lirta, heureusement que tu lui avais demandé de lire dans les pensées de ta soeur et pas dans les tiennes !)
– Je peux t’aider ? dis-je d’une petite voix impressionnée, incapable de garder le silence plus longtemps.
Il ouvrit les yeux, poussa un soupir.
– Oui, répondit-il. Tais-toi.
Il commença lentement à “mettre en marche” son don, à créer un lien invisible et impalpable, qui traversait les murs et faisait fi des distances ; il m’avait assez souvent décrit l’impression qu’il ressentait pendant ces instants où il installait ce lien entre lui et celui qu’il voulait atteindre : “C’est comme si de longs fils brillants sortaient de ma tête, tournoyant et s’enroulant les uns sur les autres ; comme si cet assemblage complexe et subtil surgissait de moi pour toucher, à travers la distance, celui que je veux contacter ; et après, je pourrais être à deux mètres de mon... correspondant qu’il n’y aurait pas de différence.”
Quant à moi, j’éprouvais cette impression de vibration que ressentait tout magicien en présence d’une magie étrangère à ses propres sorts.
Je ne sais combien de temps nous restâmes ainsi, lui laissant agir sa magie doucement, moi le regardant faire, incapable ne serait-ce que de détourner les yeux de son visage. Je ne savais absolument pas ce qu’il faisait et s’il réussissait, assise en face de lui, absorbée dans sa contemplation.
Jusqu’à ce que Maï ouvre les yeux en sursaut, tombant de sa chaise sous l’effet de la surprise. La vibration dans mes doigts cessa aussitôt, et je m’empressai de courir l’aider à se relever.
– Lirta… C’est incroyable… haletait-il, la respiration coupée.
– Relève-toi d’abord, tu me diras après, râlai-je en tentant de le remettre d’aplomb, tentant de mes
petits bras de soulever cette masse d’épaules et de jambes.
Peine perdue, à peine s’était-il relevé qu’il retomba sur sa chaise avec lourdeur.
– Non… Ce n’est pas possible… murmurait-il, hébété, les yeux perdus dans le vague.
– Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien y avoir sur ce papier ? demandai-je à voix haute, plus pour moi-même que pour obtenir une réponse.
Il essaya de parler mais les mots semblaient se bloquer dans sa gorge ; il saisit alors un bout de parchemin et un porte-plume qui traînaient sur son bureau, trempa la plume dans son encrier si violemment qu’il faillit renverser toute l’encre sur la table, griffonna nerveusement deux ou trois lignes.
– C’était ce qu’il y avait d’écrit ? demandai-je quand il me tendit la feuille d’une main tremblante.
Il fit fébrilement signe que oui.
Et je lus.
“ Trysaë-Shoryun s’alliera à l’Armée du Soleil pour atteindre le but de nos deux sociétés, qui est aussi le vôtre.
Quelques dons magiques n’excusent pas que le pouvoir ne soit pas au plus fort, qui seul peut l’assumer.
Il faut un roi au Loriësand.”
Et en bas :“Maï-Nore sera le premier.”
J’en fus aussi asphyxiée que Maï.
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeDim 2 Sep - 19:48

Citation :
Un courtisan exposait à ma soeur la bonne avancée de ses recherches sur un moyen pour produire des livres, plus simple et plus rapide que la copie à la main, ce qui rendrait la littérature beaucoup moins chère et plus accessible à la populace, ce qui faisait glousser deux jeunes damoiselles à leur côté.
Tu dis deux fois "ce qui" dans la phrase...


Donc si je comprends bien, y a un complot qui se trame pour placer Maï, le cousin de Lirta, sur le trône?
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeLun 3 Sep - 12:27

Vu la construction de la phrase, je peux difficilement éviter de répéter "ce qui"...

Bien compris soeur d'une folle...
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeSam 20 Oct - 12:41

Hé bien en fait tu peux dire:

"[...], plus simple et plus rapide que la copie à la main, donnant ainsi une littérature beaucoup moins chère et plus accessible à la populace,[...]

Sinon je trouve que ton style est pas mal même si des fois certaine description anodine sont un peu forcé.
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeDim 21 Oct - 18:09

Lesquelles ? De toute façon je suis dans une période de relecture-correction-deuxième mouture et tout le bazar...
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeLun 22 Oct - 0:44

Alors au tout début
Citation :
L’informe tas de couvertures et de draps consentit à bouger mollement, puis la voix claire de mon cher et affectionné cousin Maï-Nore s’éleva au-dessus de ce monceau d’étoffes, toute alourdie par le sommeil

Je trouve que le mot informe est un peu fort même pour des couvertures et associé à bouger mollement cela donne une pensée de "saleté, dégout" qui n'est pas le cas....

Après voix claire et alourdie pas le sommeil sa va pas trop ensemble cela me semble opposé

Citation :
elle qui avait dirigé la bande pendant des années avant Lorko et s’était souvent réfugiée au nord des montagnes.

Le mot bande reviens au moins 5 fois après dans les dix lignes qui suivent...


Citation :
ils s’écartent obséquieusement devant les riches vêtements qui clament haut mon rang... quoique je préférerais nettement ne pas avoir à porter ces frusques


Obséquieux c'est ce qui exagère les marques de politesse je trouve le mot un peu fort et frusques ce sont des habits usés déchirés...

Citation :
[Maël-Darya était réputée pour prêcher l’athéisme pur et dur dans la lignée de ses mère, grand- mère et arrière grand-mère

l'athéïsme pour une reine c'est possible cela ????

Voilà en fait en relisant une seconde fois des chapitres le style du texte passe mieux donc j'ai vu cela si sa peut t'aider, en tout cas j'aime bien le styletu arrive à donner de l'ambiance à tes descriptions c'est pas toujours facile, bravo... :supclin[/quote]
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeMer 24 Oct - 20:14

En fait il y a certaines choses où je suis d'accord avec toi (la répétition du mot "bande" par exemple), mais quant aux descriptions de Lirta c'est difficile de les changer. En réalité, ce personnage est très partagé entre une admiration (d'où le mot "claire" parce que tout ce qui vient de Maï est bien) et une sorte de cynisme congénital (d'où le mot alourdie parce qu'elle se sent automatiquement obligée de rabaisser ce qu'elle estime), et entre ses ascendances nobles et une gouaille plus populaire (d'où l'alliance entre "obséquieusement"). C'est pour ça que ses paroles cultivent une certaine emphase, avec le goût du contraste et de la dissymétrie. (Ca c'est pensé non ? pirat )

Et si une reine peut être athée... Dans ce monde oui...
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeMer 24 Oct - 21:41

Alors ça c'est de la phrase qui claque....Respect [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 135357

Juste n'oublie pas que le lecteur doit prendre conscience de tes justifications sinon on ne voit que de simples erreurs.....
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MessageSujet: Re: [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable)   [Light Fantasy] Loriësand (mon oeuvre périssable) - Page 2 Icon_minitimeSam 27 Oct - 12:42

De toute façon j'allègerai sans doute...
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