voilà une nouvelle que j'ai écrit il y a longtemps ... elle est ancienne donc bien pire que toutes les autres mais bon je la mets tout de même ....
Last sufferings
Enfant non désiré, enfermé dans la solitude, voilà ce que je suis. Peut-être aurais-je du mourir avec lui ….
Me souviendrai-je toute ma vie durant de cette terrible douleur, de cette image de lui les paupières closent, la peau livide, allongé dans ce lit, immobile, paisible tel une statue de glace ?
Mon cœur souffrira t-il à jamais ? Cette impression de vide dans ma poitrine finira t-elle par disparaître un jour ?
Cette image de toi, te cramponnant à ma main, alors que la douleur te rongeait, la mort t’emportant peu à peu, me détruit de l’intérieur. Chaque nuit ce sont d’incessants cauchemars qui me rappellent ta fin.
La dernière phrase que tu as prononcée, reste encore gravée dans mon esprit.
Ces mots empreints de sincérité, si simples mais pourtant si plaisant à entendre…
Jamais je ne les avais entendu, avant cette nuit durant laquelle tu t’ais endormi d’un sommeil sans réveil…
Je me remémore de cet instant où, les larmes perlant de tes yeux ternis par la maladie, tu m’as murmuré un maigre sourire aux lèvres avant de fermer les yeux :
« Je t’aime. Ne m’oublie pas… »
Mais comment pourrais-je oublier un être tel que toi ? Toi, celui qui donnait un sens à ma vie, celui qui séchait mes larmes, me faisait oublier mes soucis,…
Je t’ai crié :
« Ne meurt pas, restes avec moi,…. »
Mais mes paroles ne te parvenaient déjà plus, pour toi ce n’était que de simples murmures,… Ces mots suppliant n’étaient que de vains SOS lancés à l’aveuglette, à un corps sans vie, à un être déjà parti.
Maintenant, devant ce qui me reste de toi, une simple pierre gravée à ton nom. J’arrive enfin, à répondre à tes sentiments, je t’aime moi aussi, je me cachais la vérité, de peur de souffrir de cet amour si fragile. Je savais ta mort proche et je ne voulais pas que mon cœur se brise. À présent un étau de glace l’enserre, tel une prison de peine ne laissant place qu’a la tristesse, la douleur.
Une fine pluie s’est mise à tomber, se mêlant à mes larmes salées qui lentement coulent sur mes lèvres bleutées par le froid.
Du bout des doigts j’effleure ton nom, tremblante, meurtrie….
Je m’effondre, mon corps s’étalant sur la pierre froide, mes cheveux se plaquent sur mon visage, ma respiration se fait courte. Je hurles ma peine, c’est le cri de mon cœur qui saigne, qui meurt d’amour pour toi, je cries ton nom mais je sais que plus jamais tu ne m’entendras.
Mes épaules sont prisent de soubresauts, je frappes de mes poings le sol dur du cimetière où désormais tu reposes, mes bras ouverts de toutes part saignent mais, je ne ressens aucune douleurs. La vue de ce sang me trouble, la vision de mon corps gisant sur le sol m’apparaît, me faisant sourire, un sourire dément s’étends sur mon visage. La douleur de ta mort, ressentie au plus profond de mon être ce fait de plus en plus forte, aveuglant mon jugement, ma raison. Tout ce qui compte, qui m’obsède, c’est de faire stopper cette douleur atroce, que ma peine cesse. Une lame, blanche et brillante sous les rayons de la lune pleine, m’envoûte tel un dernier espoir, de faire taire cette sourde sensation de mon âme qui se déchire. Mes yeux sont traversés par une lueur de folie, la lame s’enfonce lentement dans mon cœur, comme glissant.
Mes yeux bleus devenus ternes depuis ta mort s’agrandissent, ma bouche s’ouvre laissant s’échapper un gémissement suivi d’un mince filet de sang, il s’est probablement infiltré dans mes poumons lorsque j’ai retiré brusquement la lame tranchante et couverte de sang de mon poitrail. Je souris et m’effondre, des larmes de soulagement s’écoulent sur mon visage triste, enfin, enfin, je vais te retrouver, te rejoindre. Mon âme ne vas pas tarder à quitter mon corps, à le démunir de cette vie si courte et triste que j’ai eu, 15 ans d’une vie entourée de haine, jusqu'à se que tu arrives. Avec une pensée pour toi mes paupières se ferment.
Et alors je murmure, une dernière fois, une unique fois : « Je t’aime. Attends moi… ».